« Papa, tu vas pas radoter avec tes blogs des années 2000 » me lança-t-il en activant son pulsateur de réalité augmentée. Il envoya quelques messages holographiques à ses amis, puis il s’assit à côte de moi. Il prit ma main et en me la tapotant gentiment, il me dit tout bas : « Tu veux pas t’en débarrasser de ton iPhone 8.0 ? Non parce que tu sais que c’est pas bio-dégradable quand même ? » Il roulait des yeux en essayant de me culpabiliser sur la pollution à l’aluminium que j’occasionnais avec mon bijou collector.
Je m’apprêtai à lui raconter la grande épopée d’Apple. Le foie de Steve Jobs, le jailbreak tout ça, tout ça. Il me stoppa net. « Bon papa, tu veux pas qu’on te mette en maison de retraite 2.0 quand même ? ». Je n’ai que 105 ans, quel fils indigne ! Il se retourna, siffla dans son pulsateur pour appeler un taxi et quelques minutes plus tard, je me retrouvai seul.
J’allumai mon terminal favori, branché constamment sur le secteur depuis que la batterie m’avait lâché en automne 2035. Aucune e-conne n’apparut. Juste un trognon de pomme clignotant timidement m’indiqua « error 404 power off ».