Alors que Montluçon ne cesse de se développer et que la cité est devenue, de loin, la plus importante ville du bourbonnais, ses habitants, après la Révolution, pétitionnèrent pour qu'elle devint chef-lieu de département.
Quand, à la fin de 1789, l'Assemblée Nationale eut divisé la France en départements, Montluçon devint chef-lieu d'arrondissement de celui de l'Allier, qui comprenait presque toute l'ancienne province du Bourbonnais.
Mais comme elle aspirait au rôle de chef-lieu de département, la ville de Montluçon se crut lésée dans ses intérêts et fit tout son possible pour que fut formé le département du Haut-Cher dont elle aurait été le chef-lieu et qui aurait compris la presque totalité du pays de Franc-Alleu ou Combrailles dont Chambon était la capitale, le Haut Berry, le Bas Bourbonnais et la Basse Auvergne, où se trouvait Montaigut dépendant autrefois de l'Election de Montluçon.
A cet effet, le 3 janvier 1790, eut lieu une assemblée générale des habitants qui décida l'envoi à l'Assemblée Constituante d'une députation spéciale.
Cette assemblée ne se tint pas sans quelques débats. Malgré tout, les sieurs Georges-Antoine Chabot et Gilbert Chevalier furent élus députés vers les Etats Généraux pour demander l'établissement d'un département à Montluçon.
Le sieur Chevalier ayant refusé, le sieur Claude-Gilbert Péréthon de la Mallerée fut désigné pour le remplacer et ces deux députés eurent pour mission de se joindre aux fondés de pouvoir des montluçonnais, à M. Régnard et aux députés extraordinaires de la ville de Chambon, pour soutenir la demande de Montluçon.
Bien des pourparlers et démarches eurent lieu ensuite, notamment de la part de M. Régnard - un des plus ardents défenseurs de cette cause - quoi qu'il fut pessimiste quant à la réussite de cette initiative, " Parce que, disait-il, nous avons contre nous les députés des provinces voisines ".
En effet, les 16 janvier, M. Chevalier d'Ulgaud annonçait à Messieurs " du Comité municipal et électoral de Montluçon " que leur demande avait été rejetée mais que le Comité de constitution avait proposé à l'Assemblée Nationale de s'occuper de la ville de Montluçon, lors de la distribution de nouveaux établissements.
Finalement, Montluçon dut se contenter de former un chef-lieu de district ou d'arrondissement et obtenir un tribunal de première Instance.
Montluçon comptait à cette époque 5.000 habitants.
La ville en abrite aujourd'hui prés de 40.000 et se place comme simple sous-Préfecture, alors que de par son importance économique et démographique elle se situe comme la seconde agglomération de la région Auvergne.