Les mobilités actives ludiques et coopératives

Publié le 06 juillet 2009 par Ressol

Comme Jacqueline Lorthiois nous en a apporté témoignage, ętre immobilisée sur un lit d’hôpital ou dans un quartier dit de "relégation" ne brise pas nécessairement tous les ressorts de l’imaginaire, de la volonté humaine et des solidarités. Cette quasi-certitude parfois vérifiée individuellement et aussi collectivement ouvre des horizons aux coopérateurs ludiques, en particulier ŕ celles et ceux qui ne doutent pas complčtement d’eux-męmes pour contribuer ŕ la mutation en cours. Mutation qui affecte particuličrement le processus du travail (sur soi), de l’activité sociale et de l’emploi.

En mai 2000, une Université de Tous Les Savoirs (UTLS) d’Alain Touraine avait pour titre " Passé et avenir du travail ", elle confirmait que les cloisons de l’intime et du social, de l’éducation, de l’enseignement, de la formation, des loisirs, de l’emploi, de la vie sociale locale ou globale, explosaient. L’usage des transitions entre les temps et les espaces "productifs" et " improductifs" (neutres ?) relčve de négociations individuelles et parfois collectives (l’ESS s’y colle) qui invite ŕ une réflexion sur le sens du travail, de l’activité et de l’emploi. Dans ce jeu de redistribution confus et complexe, la richesse des Nations, avec la fiscalité et le bénévolat, en l’absence de débat politique sur le fond, le bricolage malmčne les libertés individuelles et collectives. En particulier par la persistance des évaluations sectorielles non participatives au sein męme de la vie locale en tous lieux. L’évaluation globale, transdisciplinaire, avec l’empreinte écologique autant que les indicateurs de développement humain ( IDH - PNUD) nous oblige ŕ penser et ŕ faire autrement.

Les mobilités, ne sont pas que spatiales, elles sont sociales et symboliques. Les références et des articles "universitaires" relatifs aux mobilités actives s’attachent principalement aux transports, les voyageurs immobiles présenteraient-ils peu d’intéręt pour la production de richesse ? Un sentiment d’incomplétude accompagne donc les mobilités actives, particuličrement ŕ l’heure du télétravail et des réseaux quand les savoirs s’enracinent et également circulent. Georges Dumézil, nous avait gratifié d’une appréciation sur son choix de rester en ses bibliothčques d’étude en lieu et place d’ętre un grand voyageur au sens des performances kilométriques, ce qui lui permis de mettre en lumičre les aspects structurels des langues indo-européennes, etc... Rester en un męme lieu et place ne serait donc pas improductif pour comprendre le monde et ses agitations. Les contemplatifs et autres monastiques en font la démonstration depuis des sičcles. Rester sur le pont attentif ŕ l’eau toujours renouvelée qui s’écoule sous ses arches, participe de la compréhension du cycle de l’eau et de la vie, complémentairement ŕ l’aventureux kayakiste qui lui choisit le veine d’eau la plus adaptée pour éviter le naufrage. Les mobilités, outre les mobilités spatiales, impliquent les mobilités sociales, l’usage du temps et le choix des postures dans le double jeu de l’observation et de la participation. Les mobilités symboliques quant ŕ elles se révčlent instructives pour l’ESS en particulier, avec la prégnante productivité et l’organisation du travail, de l’activité et de l’emploi et l’évaluation continue participative. Qu’une entreprise drômoise, CERALEP, ŕ Saint-Vallier, céramiste spécialisée dans la fabrication d’isolateurs électriques, mise en faillite soit reprise par ses salariés sous la forme d’une SCOP, illustre une mobilité symbolique et pas des moindres. Cette derničre des mobilités, dans les mobilités actives ne fait pas l’objet d’une publicité excessive et pourtant des gains collatéraux considérables s’attachent ŕ ce changement de statut de l’entreprise, des acteurs et ŕ leurs postures sociales privées et publiques. Faites l’essai dites " Je suis actionnaire ! " ou bien dites " Je suis coopérateur ou mutualiste ", dans les deux cas prévoir du temps pour faire la pédagogie guerričre ou coopérative, pas nécessairement avec un confort extręme mais avec des nuances plus ou moins colorées.

Dans la perspective des Assises Régionales de la Jeunesse en Rhône-Alpes les 20 et 21 novembre 2009 au Zénith Métropole ŕ Saint-Etienne, une des Rencontres Régionales de la Jeunesse préparatoire, ŕ celle de Portes-les-Valence pour la Drôme, les mobilités actives trouvčrent un droit de cité auprčs du Maire en charge des transports de la Communauté Urbaine du Valentinois ( la Major). Dans un premier temps, les mobilités actives étaient encloses dans leur acception restreinte et spatiale, pour s’ouvrir ŕ une saine curiosité sur les paysages traversés, y compris avec l’archéologie des paysages, ce qui ŕ Valence et dans la Drôme sollicite les pratiques culturelles attachées aux Villes d’Art et d’Histoire. Que Valence soit le sičge d’une expérience sociale historique, celle de la Communauté de Travail Autogérée BOIMONDAU (BOItiers MONtre DAUphiné) conforte notre protocole éducatif et culturel. Les mobilités spatiales rencontrent le patrimoine et les pratiques culturelles et artistiques, l’histoire économique et sociale. Pour les transports valentinois, qui connurent dans les années 80 une expérimentation de l’infographie embarquée dans les bus dans le cadre de la politique de la ville, un renversement radical (participatif) de la fonction annexe du voyageur s’esquisse, il voit et il informe la société par les regards qu’il porte sur son territoire de vie. Les perceptions deviennent partageables et la démocratie en profite pour s’offrir un lifting. L’infographie précédente et toujours présente par l’infographie publique événementielle et de prévention, se voit complétée par des utilisateurs des transports ( tous modes confondus) qui sont invités ŕ prendre leurs carnets de croquis et leur bloc-notes pour faire vivre le territoire par leurs vécus exprimés et versés au bien commun. La démocratie participative documentée trouve lŕ un champ d’application commun aux comités de quartier et ŕ l’Université Populaire. L’école de la République avec le poids des médias (dont celui du CNED de l’Education Nationale et de la Cinq) trouvera bien son calage de voilure pour naviguer dans ce paysage en mutation. C’était le propos des Assises Nationales de l’Education le 5 juin ŕ Paris, avec l’Atelier " Projets éducatifs Locaux - Projets éducatifs Territoriaux " auquel votre serviteur participait(contributeur ŕ la synthčse de cet atelier).

Avec les Journées Européennes du Patrimoine ( 20 et 21 septembre) les enfants et les jeunes auront quelques opportunités pour voyager des paysages plus documentés, la visite et les lectures ŕ Grignan du Ministre Frédéric Mitterrand ( le C.I.C.S.TE Arcure Art.17 et les Ateliers d’Algebrista sont domiciliés dans le Canton de Grignan) offrirent l’opportunité d’une demande de solidarité du Ministčre de la Culture avec le Haut-commissaire aux Solidarités Actives et ŕ la Jeunesse Martin Hirsch ( lettre ouverte). Par cette reliance entre les Journées européennes du patrimoine et les Assises Régionales de la Jeunesse ( 20 ans de la Convention des Droits de l’Enfant, avec les " Droits - ACTIFS " d’expression, d’information et d’organisation, collectives), " L’ESS carnet(s) " trouve des contenus initiaux et pour Rhône-Alpes cet enracinement curieux se prolonge avec une mobilité active et documentée vers le Mondial des Métiers ŕ Lyon-Eurexpo en fin février 2010. Donc trois espace-temps croisés , les Journées Européennes du Patrimoine en octobre, le Mois de l’ESS , la Semaine de la Solidarité Internationale, les 20 ans des Droits de l’Enfant, des Assises Régionales de la Jeunesse en novembre, un " Mondial des Métiers" en février. " L’ESS carnet(s) " comme objet transactionnel dans des espace-temps transitionnels.

" L’ESS carnet(s) " fait lien entre des territoires de vie animés par un panel associatif, coopératif et mutualiste, par la mobilité active, curieuse et inventive des jeunes accompagnés des A.J. (anciens jeunes) vers le mystčre et le ministčre de la galaxie des métiers . Mobilités actives oů le sens critique (utile pour choisir et s’engager) rencontre l’utilité sociale singuličre de l’Economie Sociale et Solidaire qui actionne d’autres acteurs que des actionnaires. Dans la diversité culturelle, de la distinction peut ętre utile. Dans les formes de sociabilité, en éducation, en enseignement, en information, en orientation et en formation professionnelle, dans la vie sociale globale, le relativiste culturel n’est pas la meilleure des posologies pour le " grand corps malade " de l’humanité et de la plančte qui trouve insoutenable des gains de productivité réalisés sur le dos des relégués, des supplétifs et autres oubliés... L’ESS mise en culture dans les dynamiques territoriales, avec " L’ESS carnet(s) " et par bien d’autres innovations sociales coopératives et ludiques, s’engage dans la Décennie de Culture de non-violence et de paix 2010-2020 (ŕ l’insu de son plein gré)...

Solidairement avec des mobilités actives non mutilées de nos imaginaires et de nos expérimentations culturelles, économiques et sociales dans la vie réelle.

BBB, le beau, le bien, le bon... L’utopie nécessaire et réalisable.