Magazine Humeur
Lecteur, tu aimes probablement autant que moi la télévision de qualité, non ?
Non ?
Tant pis, je te demande pas ton avis, en fait.
Au rayon animatrices interchangeables, la Six nous fournit régulièrement de la gentille potiche, brunette à cheveux pas trop longs, qui présente aussi bien les praïmes à tapis rouge que les émissions tous terrains avec plan séquence de présentation des sujets sur fond de campagne verdoyante (c’est roots), moderne et cool dans sa tête, bien dans ses baskets et qui aime l’histoire, pas les histoires : l’animatrice Barbara Gourde, en résumé. Parmi les fines lames de cette catégorie enviée (bah oui, certes elle a une gloire moyenne, mais en même temps les gens la reconnaissent quand même dans la rue et quand ça sent un peu le roussi pour elle sur le hertzien, elle peut toujours partir moisir dans un access praïme taïme sur la TNT), on peut citer les Véronique Mounier et Alessandra Sublet, interchangeables à la présentation de Misère sexuelle agricole sans que personne ne tique (nouvel épisode ce soir sur la Six, si tu peux me faire un débrief, moi j’ai arrêté), les Sandra Lou qui servent à rien dans les émissions du matin… et bien sûr Virginie Guilhaume, qui a tué la Nouvelle Star cette année à peu près autant que les Soan, Leila ou Thomas.
Il n’y a pas très longtemps, mon pote le jean slim me faisait la réflexion suivante, devant l’un des praïmes de Baltard où, faute d’écouter, on déblatérait sur les malheureux candidats à la célébrité passagère (et sur les fringues de Lio). Entre deux "Leila peut pas gagner elle est grosse" et "Damien me donne envie de me jeter par la fenêtre dès qu’il chante en anglais (tout le temps, en somme)", le jean slim a une révélation : "Aaaaaah, mais en fait, Virginie Guilhaume, c’est Fred Courtadon qui s’est fait un lifting !"…
Kézaco Fred Courtadon ? Mais siiiiiiiiiiiiii, souviens-toi, Fred Courtadon, quoi ! A une époque pas si lointaine, la six semblait exploiter un nouveau filon, à peu près comparable au fléau des chanteurs québécois exportables (mais en moins envahissant quand même) : les animatrices venues de Belgique (le plat pays qui est -presque- le mien).
A ce petit jeu, la petite chaîne qui monte avait trouvé une Barbie mal dégrossie (carrément joufflue, en fait) qui allait par la suite se révéler l’un des meilleurs atouts des praïmes de Baltard (Virginie Efira) (nue) (on sait jamais)… et Fred Courtadon, donc.
Une petite photo pour te rappeler ?
Nan, toujours rien ?
Bon, en fait c’est un peu normal, vu que, comme beaucoup de tes contemporains tu n’as pas regardé Les Colocataires, le Loft sauce minable que la Six avait tenté de nous fourguer au printemps 2004 sous couvert de "Nan, regardez, c’est pas le loft, y’a une maison filles et une maison garçons, et c’est même pas Benji Castaldi qui présente". Comme cette émission avait un peu été le four de l’année, tu as probablement zappé entretemps la Fred Courtadon, qui après des mois d’ascension à l’antenne (souviens toi de Affaires de Famille, une sioupeur émission quelque part entre C’est quoi l’amour et Super Nanny avec plein de familles dysfonctionnelles) (c’était hyper cool) (nan, tu te souviens pas ?) (pffff, mais tu te souviens de rien, en fait), a immédiatement été étiquetée has been irrécupérable. C’est moche. Le hertzien est finalement un petit monde cruel.
Et depuis, Fred Courtadon erre comme une âme en peine on ne sait trop où, peut-être entre la télé belge et une obscure chaîne câblée. Car, cruel moi aussi, je t'avoue que je l'ignore (et que je m'en tape un peu, du reste)...
Enfin tout ça pour dire que je suis quand même retombé sur sa trace par hasard aujourd'hui, que ça m'a fait penser à l'époque bénie des Colocataires (que je regardais en faisant semblant de réviser mes partiels de première année) et que... NON, en fait, Fred Courtadon n’est pas morte. Et elle ne s’est pas non plus grimée en Virginie Guilhaume pour retrouver du boulot à la télé, comme le supposait le jean slim.
Nan, en réalité, Fred Courtadon fait aujourd’hui partie des « filles sexy » (ah bon) qui vont "jouer" (enfin, jouer, c’est un verbe pour les comédiens, hein, et là c’est quand même Jenny Del Pino et Marie-Laetitia du Bachelor) (tu sais, celle qui était manageuse de bar à p... ah, non, pardon, barmaid, mais qui avait aussi joué dans un film de fesses avec Greg le millionnaire, avant) dans "Prise de tête au String Paradise", une pièce probablement sartrienne dans sa forme voire néo-shakespearienne dans son fond qui va se jouer, ou qui se joue déjà, je ne sais pas trop où.
(elles sont très distinguées)
…
Bon, bah on va pas la revoir tout de suite tout de suite en praïme, la Fred Courtadon…