C'est en tout cas ce que l'on pourrait croire, ou craindre, à la lecture de l'éditorial de Fabio Citroni dans Le Matin d'aujourd'hui qui enchaîne les qualificatifs qui sortent d'habitude de la bouche des adeptes ou des combattants des psychotropes plus ou moins illégaux.
" Roger nous fait tourner la tête. [...] On plane. Et on en veut toujours plus. [...] C'est si bon et si dangereux à la fois. [...] Tout le monde veut sa part de Roger. [...] Il fait partie de notre quotidien. De notre vie. Il est notre plus belle rencontre. "Roger nous tourne la tête comme une ligne de poudre blanche qui, une fois catapultée dans les voies aériennes - qui sont elles très pénétrables - puis dans le sang et le cerveau, nous donne cette illusion d'invincibilité imbécile.
Il est notre plus belle rencontre et ce qui nous est arrivé de mieux jusqu'au jour où on se rend compte que tout cela n'est qu'illusions, que paradis artificiels et que la victoire du meilleur tennisman de tous les temps ne change rien au monde qui nous entoure : individualisme, concurrence effrénée, solitude, pauvreté, chômage ou exclusion ... et ne parlons pas du nationalisme.
La descente est aussi brutale que la montée fut douce ...
Hasard parmi les hasards, c'est aujourd'hui que, dans 20 minutes, Le Chat de Geluck s'est posé cette prenante question : " Dans ce monde égoïste qu'est le nôtre, on se demande parfois si on ne devrait pas se déguiser en miroir pour que les autres nous accordent un regard. "
C'est peut-être ce qu'a réussi à faire sans le vouloir Fabio Citroni en titrant son éditorial : " Federer est nous ". Histoire de nous faire " triper un max " sans doute !