De l'art du décalage...

Publié le 06 juillet 2009 par Chezfab

Aujourd'hui une annonce est faite que le G8 devra fixer des engagements (et pas des mesures) pour contrer le dérèglement climatique, et ce avec des mesures à moyen terme.

Moyen terme ? Mais qu'est donc que cette expression que nous avons en face des yeux depuis des années ? Kyoto devait déjà en fixer à moyen terme, là aussi. D'ailleurs, aujourd'hui, nous sommes dans la période correspondant au "moyen terme" de Kyoto... Et nous n'avons pas tenu les engagements pris (au contraire).

Nous entendons parler une fois de plus de "moyen terme". C'est simple : c'est un synonyme poli de "ne rien faire mais donner l'illusion de".

Depuis Kyoto (le protocole), rien n'a vraiment changé ou bougé. Les USA ont stagné, l'UE joue les bons élèves en délocalisant ses productions (pour que les Gaz à Effet de Serre ne lui soient pas imputés) et les autres pays payent la note de notre consommation (en produisant pour nous qui consommons 86 % des matière première disponibles).

Mais d'après certains, Kyoto fut une avancée majeur. Je n'ose imaginer si nous n'avions rien fait ... !

Revenons donc à la sémantique : moyen terme. C'est quand ? Entre 10 et 15 ans ... Résumons : le GIEC affirmait que nous avions 10 ans pour réagir... et ce en 2007. Ajoutons donc 10 ans : nous sommes en 2017... Demain quoi. Maintenant, prenons les déclarations pré G8... 2009 à qui nous ajoutons 10 ans : 2019... ou 2024 pour 15 ans. Vous ne voyez rien qui cloche ?

Hé oui : depuis des années nous sommes baladés par le "moyen terme" qui ne veut rien dire mais permet de masquer une réalité cruelle : rien n'est fait pour changer quoique ce soit, ou plutôt pas à une échelle suffisante et politiquement pertinente.

Encore et toujours, nous ne pouvons que souligner qu'un changement de politique est urgent, que la survie, non de la planète, mais de l'humanité en dépend. Voilà où nous en sommes.

Croire par exemple qu'il suffit de mettre un bulletin de vote dans l'urne et de retourner devant la télé suffira à changer les choses, cela revient à croire au éléphants volants. Ça ne mange pas de pain mais ça ne fait rien avancer.

Alors, il faut mener la lutte tous les jours, chaque instant, pour que change réellement cette société, et que, peut être, nous vivions tous mieux... à moyen terme !