Mylène a eu l’idée ingénieuse de m’offrir à Noel un stage de perfectionnement dans le domaine de la photographie…Le concept est simple : 1 prof compétent et des élèves assidus. Avant de vous raconter mon expérience, je vais vous expliquer un peu qui fait quoi et qui est qui.
Initiés par Caroline Maurel, ces cours de photo se déroulent par demi-journée, par petits groupes, dans un quartier choisi, en lien avec le thème choisi.
Les “profs” sont de véritables professionnels de la photographie, au nombre de 15 , leurs CV sont impressionnants. Ils ont travaillé avec les plus grands : Yann Arthus-Bertrand, Roy Stuart, Paolo Roversi, Arnault Joubin; ils ont été publiés dans les meilleurs magazines : Elle, Le Monde, Madame Figaro… bref c’est du lourd.
Outre les photographes talentueux, les cours proposés sont variés et prométeurs. Tout ça sur le papier fait rêver, je ne vous parle pas des prix qui vous inviteront à sauter le pas, ni de l’écoute attentive de l’équipe qui propose de nouveaux thèmes en fonction des retours des élèves.
Maintenant, je vais vous parler de mon expérience.
Rendez vous à 9h45 samedi matin, c’est tôt mais quand on est passionné on peut s’asseoir sur une grasse mat’ non ? Une fois la totalité du groupe réunie et les présentations faites, direction le petit bar du coin, “Le Central” au 139 Bd de Sébastopol , pour le briefing.
Notre instructeur du jour: Dominique LLORENS
sa bio est sur le site de jeveuxetrephotographe.
Dominique se présente, nous explique son parcours, puis fait place au tour de table. Chacun d’entre nous doit expliquer depuis quand la photo fait partie de notre univers, quel réglage nous utilisons le plus souvent et ce que nous attendons de cette demi-journée.
Dans ce groupe nous sommes 6 : Julie, Anne, Sylvie, Pascal, Christophe, et moi. Un petit groupe est propice à une individualisation du cours, un soutien et plus de proximité avec le photographe.
Dominique nous explique longuement le déroulement de la matinée, à l’aide d’un doc fourni à chaque participant. Le thème que j’ai choisi est “Photographier Paris à la Doisneau” , Dominique se lance dans un cours sur le cadrage, sur l’attitude à adopter dans la rue, la construction de l’histoire, la focale, … Nous sommes pendus à ses lèvres et profitons de son expérience. Il ponctue sa leçon d’anecdotes personnelles, de digressions nous apportant encore plus d’éléments pour notre pratique future.
Je ne vois pas le temps passer, je déguste mon café, attentif, stressé aussi. Je sais que je vais devoir me dépasser, la photo de rue étant ma bête noire.
Dominique nous donne le feu vert, nous sommes partis pour 1h15 de prises de vue en solo. Bien sûr, il nous a donné des pistes, des endroits clés, une seule mission : revenir avec des photos.
Nous nous suivons pendant quelques minutes, puis vient le temps de se lancer seul, de combattre nos démons. Je comprends vite que pour moi la mission va être difficile. Je ne sens pas ce quartier, je me sens plus inhibé que jamais.
J’entends résonner les frais conseils de Dominique “il faut prendre du temps, écouter, parler, s’intéresser, et au bon moment déclencher”, OK, c’est parti. Je passe devant un coiffeur du quartier de la rue du Faubourg Saint Denis. Je reste, souris, et après 5 minutes je demande s’il m’est possible de prendre une photo: “NON”, je tente de négocier, explique que je prends un cours, réponse: “NON”.
Bon, un peu vexé je repars, je tourne, je me perds pour me retrouver face à une droguerie du Faubourg, je voulais des légumes et de l’exotisme, j’aurai des outils ou pas.
Je rame sérieusement quand j’entends une voix m’appeler : Dominique qui vient à la rescousse. Je lui explique mes difficultés, nous partons ensemble rencontrer les commerçants. Un boucher Halal, un autre échec, un vendeur de DVD indiens, un autre échec. Malgré cela, je comprends la manière d’aborder les gens à la façon Dominique, l’empathie, l’honnèteté dont il fait preuve. Il me laisse, je prends mon envol.
Je décide de rencontrer cet homme dans la droguerie. Je passe un merveilleux moment en sa compagnie, nous parlons bricolage, vie du quartier, photographie, peu à peu s’installe une confiance. Je sens l’heure qui passe et je n’ai pris qu’une photo : un peu maigre comme butin. Je lui demande si je peux photographier son magasin, un des rares dans son genre. Puis tout en parlant je le photographie dans son élément, tel qu’il est. Je mets en place une histoire, son histoire et la mienne en ce jour de premier cours de photographie.
Je vous laisse voir le résultat de mon travail :
L’heure tourne, je dois retourner au Central.
Le temps du debriefing est arrivé. Tous installés autour d’une table de bistro, nous attendons le verdict. Dominique nous demande de choisir 10 photos, en attendant le chargement nous discutons de notre expérience, de nos difficultés.
Le bilan est plus que positif, j’ai vécu un moment exceptionnellement humain.
Merci GUY, patron de la Maison PARAT, qui a accepté de subir mes assauts photographiques (76 rue du faubourg saint denis PARIS 10). Oubliez les grandes enseignes de bricolage et courez voir son magasin, une véritable caverne d’ali baba, vous trouverez tout et rencontrerez un personnage hors du commun.
Merci Mylène, Caroline, Dominique, et mes collègues d’un jour qui ont un réel talent de photographe. En espérant vous revoir pour partager nos expériences photographiques.
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