Le réchauffement climatique : à nos risques et périls

Publié le 06 juillet 2009 par Sophie @missecolo

Bouleversement des courants marins, désertification des terres, disparition des glaciers, crise d'eau potable, extinction de la biodiversité, le réchauffement climatique est en route et s'accélère dangereusement au point de préoccuper toutes les nations du globe. 

L'orbite terrestre n'est pas circulaire, ainsi la distance de la Terre au Soleil varie. Notre univers ne laisse rien au hasard et les changements climatiques ne sont pas des coups du destin mais des cycles, aujourd'hui établis par la science. Les cycles naturels de la Terre provoquent des bouleversements écologiques. En déséquilibrant la biosphère, les activités humaines influent sur le cycle naturel. Le libéralisme fonctionne à partir d'une expansion illimitée mais les ressources naturelles ne le sont pas et nous les dilapidons plus rapidement chaque année, nous créons plus de déchets que nous ne pouvons en recycler, nous abattons les arbres plus vite qu'ils ne repoussent, nous pêchons les poissons plus vite qu'ils ne se reproduisent, et finalement, nous rejetons plus de CO2 que l'atmosphère ne peut en absorber...

Les experts du monde entier étudient les retombées des activités humaines sur l'atmosphère et doivent sans cesse reconsidérer leurs évaluations. Les données des puissants modèles climatiques sont continuellement faussées par l'accélération constante du réchauffement climatique provoquée par les activités humaines, mais aussi par les émissions naturelles de carbone et l'affaiblissement des puits de carbone naturels à absorber le CO2.

« "Je suis choquée, vraiment choquée", déclare Katey Walter, spécialiste de l’écologie à l’Université de l’Alaska à Fairbanks. "J’ai suis allée en Sibérie, il y a quelques semaines, et je suis maintenant de retour en Alaska. Le pergélisol est en train de fondre rapidement dans tout l’Arctique, des lacs se forment partout et le méthane en sort en bouillonnant." » (...) « M. Schuur estime que 100 milliards de tonnes de carbone pourraient être libérés par le dégel au cours de ce siècle, selon les scénarios de base. Si ce dégazement se produisait sous forme de méthane, l’effet de réchauffement serait l’équivalent à 270 années d’émissions de dioxyde de carbone aux niveaux actuels. "C’est une sorte de bombe à retardement au ralenti", prévient-il. » source

Extrait du bulletin 139 du WRM - Février 2009

Les gouvernements sont unanimes : le changement climatique est un fait et il faut s’en occuper, aux plans international et local. Ils sont d’accord que les combustibles fossiles et le déboisement sont les causes principales du dérèglement du climat. Ils parlent d’atténuation, de compensation et d’adaptation. Et puis ils ne font rien, ou bien ils font le contraire de ce qu’il faudrait faire.

Au lieu de déclarer que l’extraction de combustibles fossiles est une activité criminelle, ils continuent d’exploiter les sources existantes et de chercher de nouveaux gisements de pétrole et de gaz. Au lieu de déclarer illégal le déboisement massif, ils se penchent sur des méthodes complexes pour tirer de l’argent de la conservation des forêts, tout en continuant de détruire celles-ci. Au lieu d’essayer de préparer leurs peuples pour qu’ils puissent mieux affronter les effets du changement climatique, qui affecteront de façon disproportionnée les pauvres, les femmes et les secteurs les moins fortunés de la société, ils s’adonnent à des activités comme le déboisement et la monoculture d’arbres, qui portent atteinte à des ressources précieuses, indispensables à l’adaptation future, comme l’eau.

Il y a sept ans, pendant la Conférence sur le changement climatique organisée à Delhi, un leader religieux indien (Swami Agnivesh) a répondu sans ambages au double discours gouvernemental : « Qui croyez-vous tromper ? Vous trompez vos enfants, vous trompez vos petits-enfants ».

Faut-il se résoudre à l'idée que le réchauffement climatique est une fatalité et que l'humanité s'adaptera ? Sommes-nous prêts à affronter de manière cyclique un climat destructeur ? Les impacts dus au réchauffement de la Terre seront proportionnels à notre négligence. En contaminant des éléments essentiels à la vie comme l'eau, l'air et la terre, en polluant toujours plus l'environnement, l'humanité se prédispose à vivre un enfer. Le climat a connu des changements et pourtant il a été suffisamment stable pour maintenir toute forme de vie durant des millions d'années mais l'humain sera t-il encore l'hôte de la Terre dans 1000 ans ?

‹‹ Le processus de désertification fait souffrir aujourd’hui 500 à 600 millions de personnes. Demain ils seront deux à trois milliards. Marc Bied-Charreton (président du comité scientifique français contre la désertification) considère qu’une  terre est désertifiée quand il ne reste que 10 ou 15 % de végétation sur le sol. Il n’y a plus d’arbres ni d’arbustes, seulement une touffe d’herbe par mètre carré ; le reste, c’est du sable et des cailloux. Alors la résilience de l’écosystème, c’est-à-dire sa capacité à revenir à l’état initial, ne cesse de diminuer ; toute vie disparaît. La perte progressive de la fertilité du sol ne résulte pas principalement de l’avancée des déserts, mais de l’action humaine : les pratiques d’agriculture trop intensive ou inadaptée épuisent les sols. Pour compenser cette tendance, les paysans augmentent les superficies cultivables. Ils résolvent leur problème pour une année, mais ils introduisent le cycle de la désertification sur d’autres terres. Ce phénomène aggravera aussi le réchauffement climatique puisque la terre stockera beaucoup moins de carbone. 

Après les humains, les insectes ? La plupart des familles principales d'insectes (mouches, cancrelats, coléoptères, sauterelles, fourmis) comportent bien des espèces vivant dans le désert. La Biosphère ne garde en son sein que ceux qui sont le plus apte à survivre.  ›› Le Monde, 13.01.2008

"Six degrés pourraient changer le monde" : Dans un excellent documentaire inspiré du livre "Six degrees" du journaliste anglais Mark Lynas, National Geographic présente, degré par degré, les effets que produiraient ces hausses de température sur notre environnement, une planète sans Amazonie, un océan Arctique libre de glaces, l'apparition de super ouragans de catérogie 6... Lorsque les indices de températures extrêmes et les catastrophes climatiques seront de coutume, cela signifiera que les zones autrefois tempérées seront devenues inhabitables et les humains entreront sûrement en guerre pour s'approprier les ressources naturelles restantes. Selon Mark Lynas "le réchauffement global ne signifie pas seulement la lente augmentation de la température sinon qu'il va changer radicalement la manière d'opérer du système de la Terre". Les futures générations pourront en témoigner.

Comment les lobbies pétroliers luttent contre la thèse du réchauffement climatique : "Extrait du procès de Philip Cooney, accusé d’être au service des lobby pétroliers au sein de l’administration Bush, au conseil de la qualité environnemental, en charge de superviser les travaux des scientifiques sur l’effet de Serre. Son but a été d’introduire "le doute" dans l’esprit du public. Pour cela, il a corrigé et transformer les travaux des scientifiques s’il les jugeait trop alarmistes. Là où il existait des certitudes, il rajoutait des "peut-être" et des conditionnels. Une fois viré, il a été embauché par Exxon."

Dans l'Edition du Guardian du 23 juin 2008, James Hansen, scientifique américain à la NASA, reconnu pour ses recherches climatologiques, accuse les sociétés pétrolières de crime contre l'humanité. Obstruction, désinformation, celles-ci, soutenues par des élus conservateurs, ont considérablement freiné la mise en oeuvre de mesures indispensables à la lutte contre le réchauffement climatique. En 1988, James Hansen alertait le Congrès américain sur les causes et les risques considérables d'un tel changement. Seulement, les communiqués de presse rapportés par les agences fédérales obstruaient l'information afin de minimiser les risques du changement climatique. James Hansen a déclaré lors d'une entrevue avec le Washington Post qu'il lui était impossible de s'exprimer librement, que des administrateurs de la NASA avaient tenté d'influer sur ces déclarations. "Le problème n'est pas la volonté politique, mais les lobbyistes. Il est évident que l'argent parle à Washington, et la démocratie n'oeuvre pas dans le bon sens".

Turning Up the Heat on Climate Issue - washingtonpost.com