En cet fin de week-end, les familles profitent des derniers rayons de soleil au parc de La Villette. Les enfants jouent, les parents décompressent, les ados flirtent et les oiseaux gazouillent. Pourtant à quelques pas, la bête est là. Ses grondement raisonnent comme un tonnerre sur le parc. La bête neo-metal a investit le Zénith en ce dimanche soir. Et les cris qu'on entend ne sont autres que les "Furia" de Mass Hysteria qui fait sauter le Zénith. Et oui. J'ai raté le set de Mass. Sur le site web du Zénith ils annonçaient le début du concert à 20h sans préciser que la première partie commençait bien avant. Donc, assez déçu d'avoir raté un des meilleurs groupes français de métal.
La salle est loin d'être pleine. Les gradins supérieurs ont été condamnés. Pas trop de monde, ce qui est finalement bien car on peut facilement se faufiler prêt de la scène. Le public de Limp Bizkit a vieilli. Il est désormais proche de la trentaine, il porte une brioche naissante et commence à se dégarnir. Mais qu'importe, il est bien là. Et il attend avec impatience le retour sur scène du meilleur groupe de rap metal US.
Extinction des lumières à 20h50. Intro musicale avec la B.O d'Akira, suivi du lever de rideau avec le groupe jouant My Generation. Les conséquences ne se font pas attendre : explosion dans la fosse et me voilà tout devant en plein milieu du brasier. Ce premier morceau est une véritable vague déferlante qui fait vibrer de bonheur le public. Mais très vite le jeu se calme. Fred Durst a lui aussi vieillit et semble épuisé par la tournée de 6 mois qu'il clôture ce soir à Paris. Wes Borland, en meilleure forme avec son maquillage intégral noir fait penser à une bête sauvage s'acharnant sur une guitare. Comme beaucoup je connais les morceaux par cœur et je suis dans le pogo. Et pourtant... indéniablement je suis déçu. La fatigue du groupe déteint sur le show. Les breaks de chaque morceau font bien sûr des ravages, mais le reste du temps c'est du rap plaintif, limite mou. Du coup, on attend patiemment le prochain break pour se lâcher à nouveau. De plus on peut compter 3/4 minutes de blanc entre chaque titre, ce qui est pas terrible pour maintenir une ambiance. Et on se demande à chaque fois si le groupe va pas se barrer définitivement. Il faudra attendre la moitié du concert sur Break Stuff pour que Fred Durst se réveille et semble vouloir donner quelques chose au public français. S'en suit des morceaux efficaces tels que My Way, Pollution, Nookie et la reprise de Georges Michael Faith. Ce dernier titre provoquant un énorme chaos dans la fosse. Un rappel prévisible avec leur 3 gros tubes : Behind Blue Eyes (reprise de The Who), Rollin' et Take A Look Around (reprise du générique de Mission Impossible) avec sit-in de toute la salle suivit d'un gigantesque jump-up sur le dernier titre.
En tout : 1h40 de concert. Artistes épuisés mais concert très physique tout de même. Les plus violents s'en seront donné à cœur joie dans les pogos et les plus sages auront bien usés leurs rotules sur les jump. On regrettera toutefois l'absence de nouveaux titres dans la setlist ce qui aurait permis de ne plus voir Limp Bizkit comme un groupe du passé. Il faudra donc attendre encore un peu pour ecouter les nouveaux morceaux.