Le 30 juin, la marine israélienne a commis un acte de piraterie en montant illégalement à bord du « Spirit of Humanity » qui se trouvait dans les eaux internationales.
La marine israélienne a kidnappé son équipage de 21 personnes, en provenance de 11 pays, notamment l’ancienne membre du congrès étasunien, Cynthia McKinney et Mairead MaGuire, prix Nobel. Elle a également confisqué les fournitures médicales, les oliviers, les matériaux de construction et les jouets d’enfants acheminés vers la côte méditerranéenne de Gaza. Le « Spirit of Humanity » est remorqué vers Israël en ce moment même.
On a décrit Gaza comme « le plus grand camp de concentration du monde ». Un million et demi de Palestiniens y ont été poussés par la force, au moyen des armes israéliennes fournies par les USA, après avoir été expulsés de leur maison, de leur ferme et de leur village pour qu’Israël puisse voler leurs terres pour le compte des colons israéliens.
Depuis plus de 60 ans, nous assistons à la répétition de la dépossession des terres amérindiennes par les colons étasuniens aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles - bien que les Nations unies et le droit interdisent strictement le vol de la Palestine par Israël. Un porte-parole du gouvernement israélien a récemment réprimandé le Président des USA pour s’être plaint du vol des terres palestiniennes par Israël ; les USA, a dit l’Israélien, ont volé toutes leurs terres aux Indiens.
J’ai tout de suite su que le « Spirit of Humanity » serait victimes des pirates israéliens lorsque que j’ai reçu, le 25 juin, d’un membre d’une organisation israélienne militant pour la paix, un « avertissement public » selon lequel le gouvernement cypriote n’avait pas autorisé l’embarcation à partir pour Gaza. Le département d’État US avait fait savoir que « le ministère des Affaires étrangères israélien avait informé les officiels étasuniens de l’ambassade US de Tel-Aviv qu’Israël considère toujours Gaza comme une zone de conflit et que tout bateau essayant d’atteindre Gaza ne serait pas autorisé à arriver à destination.
Le « Spirit of Humanity » a obtenu l’autorisation de quitter Chypre lorsque tous les passagers ont signé une décharge de responsabilité à l’égard de Chypre concernant la sécurité de l’équipage aux mains des Israéliens.
Étant donné que le président Obama a demandé qu’une aide humanitaire soit envoyée à Gaza et que la Croix-Rouge internationale a condamné le caractère inhumain du blocus de Gaza par Israël, nous sommes en droit de nous demander pourquoi les États-Unis n’ont pas envoyé une escorte de la force navale étasunienne pour accompagner en toute sécurité le « Spirit of Humanity » à travers les eaux internationales jusqu’à Gaza.
Nous connaissons tous la réponse. Les USA parlent avec éloquence des « droits humains », mais ne font jamais rien de concret pour les faire respecter, surtout lorsque c’est Israël qui les viole. Après tout, le congrès des USA et le président Obama sont entre les mains d’Israël ; le secrétaire général de la Maison-Blanche d’Obama est citoyen israélien, ancien membre des FDI. Israël a à son service des millions de « sionistes chrétiens » étasuniens et des « évangélistes charismatiques ». Par rapport à Israël, le gouvernement étasunien est un fantoche. Il fait ce qu’on lui dit.
Les machos étasuniens roulent peut-être des mécaniques, mais pas quand Israël claque des doigts.
Bien entendu, Israël n’a rien à craindre d’un simple acte de piraterie. Après tout, il se tire de crimes de guerre et de violations du droit international depuis 60 ans. Si les Nations unies essayaient de faire quoi que ce soit, les USA opposeraient leur veto comme ils le font depuis des décennies.
Qu’arrivera-t-il aux ressortissants étrangers kidnappés ? Il est très probable qu’ils seront relâchés et renvoyés dans leurs pays respectifs. Bien entendu, Israël gardera le « Spirit of Humanity » confisqué pour empêcher que des militants des droits humains refassent une tentative pour briser son blocus inhumain de Gaza.
En revanche, Israël pourrait déclarer que ses captifs sont des terroristes étant donné que les Gazaouis ont élu un gouvernement Hamas lors d’élections libres. Le département d’État US fantoche de Washington a déclaré que le Hamas, contrairement à Israël, est une organisation terroriste. Par conséquent, les militants des droits humains à bord du « Spirit of Humanity » fournissent aide et complicité aux terroristes en leur livrant des marchandises. Le département de la Justice (sic) US poursuit en justice les citoyens et les organisations charitables étasuniens qui envoient de l’aide aux Palestiniens au motif que si ceux-ci ne sont pas tous des terroristes, ils sont néanmoins gouvernés par des terroristes.
Je ne serais pas surpris si une lauréate du prix Nobel et une ancienne membre de la Chambre des représentants étasunienne, étaient livrées, avec le reste de l’équipage, aux Etasuniens pour être torturés à l’eau et détenus indéfiniment dans les installations de torture étasuniennes de Bagram. Je suis certain que le « Homeland Security » et le gouvernement étasunien ont désespérément envie de se débarrasser de tous ceux qui les critiquent. La liquidation d’une prix Nobel et d’une membre de la Chambre des représentants serait un précédent pour se débarrasser de nous tous.
Entre-temps, la Californie est devenue un État failli auquel Washington a refusé des fonds de secours. Israël, qui est un État en faillite depuis 60 ans, peut, contrairement à l’État US de Californie, toujours compter sur Washington pour lui fournir les fonds et les armes nécessaires pour continuer à fonctionner.
Pendant que « notre » gouvernement de Washington disait au gouverneur de la Californie qu’il n’aurait pas « un centime », le président Barack Obama remettait la même semaine 2,775 milliards de dollars à Israël.
Le Online Journal (29 juin) a annoncé que l’argent des chômeurs étasuniens a été livré à Israël dans une « petite pièce du Capitole », interdite aux membres de la presse. Franchement, qui voudrait que les médias parlent de l’envoi des dollars des contribuables étasuniens pour le financement des armes nucléaires israéliennes au moment même où ils se font jeter de leurs maisons. Ce n’est pas évidemment que les partisans « chrétiens » d’Israël auraient des objections.
À l’inverse de tous les autres bénéficiaires des largesses militaires étasuniennes, Israël peut très bien contourner le Pentagone et traiter directement avec les fournisseurs étasuniens. Le lobby israélien multiplie ainsi son influence, car les fournisseurs militaires défendent Israël dans les comités du congrès afin d’obtenir les contrats israéliens. Ceci permet à Israël de serrer la vis à l’Iran. Selon Grant F. Smith qui écrit dans le Online journal, Marc Stevdes, représentant de l’Illinois au congrès, a reçu des comités d’action politique israéliens (PAC), 221 000 $ pour sa campagne. Il allait de soi qu’il proposerait une législation empêchant la banque Import-Export d’accorder des garanties de prêts aux pays ayant des relations commerciales avec l’Iran.
Les USA s’imaginent être une superpuissance mais ils sont en fait en pleine torpeur. Pour tout dire un État fantoche.
Même Time magazine publie les preuves des brutalités israéliennes à l’encontre des enfants. Le « peuple élu de Dieu » a pour coutume de brutaliser les enfants palestiniens qu’il capture. Les Israéliens ont aussi pour habitude de tirer sur les enfants dans les rues.
Ne me croyez pas sur parole. L’organisation de Genève, Defense for Children International, révèle, selon Time Magazine, que « les mauvais traitements et la torture des enfants palestiniens prisonniers sont très répandus, systématiques et institutionnalisés, ce qui laisse entendre qu’il y a complicité à tous les niveaux de la chaîne de commande politique et militaire ».
Selon Time Magazine, « les enfants gardent souvent des traumatismes durables subis en prison". Selon Saleh Nazzal, du ministère palestinien des affaires des prisonniers, « lorsque les soldats envahissent une maison et enlèvent un enfant, celui-ci ne se sent plus protégé par sa famille. Il revient de prison, étranger à sa famille et à ses amis. Ces enfants n’aiment pas retourner à l’école ni quitter la maison. Ils souffrent d’incontinence » dit Mona Zaghrout, conseillère à l’YMCA, qui aide les enfants sortant de prison : « quand ils sortent de prison, il pensent et ils se comportent comme des hommes. Leur enfance est finie. » Et ils se tournent souvent vers une autre figure du père - les groupes militants armés se battant contre l’occupation israélienne ».
Voilà où on en est. Il n’y a pas d’argent pour la Californie, ni pour les soins de santé des Étasuniens, ni pour les millions de citoyens qui ont perdu leur maison et n’ont plus de toit, parce qu’Israël a besoin de cet argent. Israël a besoin de l’argent des contribuables étasuniens pour pouvoir se faire encore plus d’ennemis et aura donc besoin de plus d’argent étasunien à dépenser dans les industries d’armement US afin d’opprimer encore davantage les Palestiniens et de se faire plus d’ennemis, ce qui exigera plus d’argent US pour protéger Israël contre sa folie et sa malfaisance.
Et, année après année, le public étasunien endoctriné avale tout ça.
5 juillet 2009 - 07h:59 / Paul Craig Roberts / Info-palestineDernière entrée : Solidarité avec la lutte des réfugiés au Maroc Un Prix pour les journalistes au service des Droits de l’Homme et de la Démocratie, Honduras. Les « intérêts USA » encore aux mains des militaires de la Joint task force Bravo, Israël : Le mauvais usage de drones a causé la mort de civils à Gaza , Réflexions autour d’un coup d’État