Le parc du Marquenterre dont l'origine du nom signifie « la mer qui rentre dans la terre » est une halte privilégiée entre Scandinavie et Mauritanie pour des milliers d'oiseaux. Le parc de 200 hectares, réserve naturelle de la baie de Somme, propose trois parcours en fonction de vos envies ou possibilités de marche, une, deux ou quatre heures. Merveilleusement agencée la promenade permet de parcourir des prairies humides, des bosquets, des dunes et des lagunes et tout du long, des abris de bois percés d'ouvertures vous livrent à leur insu, les oiseaux dans leur milieu naturel, sur les mares et étangs. Au cours de notre périple, grâce aux jumelles louées à l'entrée et indispensables pour profiter pleinement de la visite, nous avons réussi à identifier au moins une dizaines de volatiles, des cigognes au nid avec leur petit, des aigrettes garzettes et spatules, des avocettes, des cormorans, des cygnes blancs et noirs, des tadornes de Belon, des grues cendrées, des vanneaux huppés, maints canards et oies cendrées. Je n'avais jamais tant vu d'oiseaux de races différentes en si peu de temps et surtout jamais vu autant de si gros oiseaux en vol comme les cigognes, les grues et hérons qui traversaient l'espace nonchalamment.
Spectacle final, une héronnière, un ensemble de nids dans les arbres, genre de HLM pour volatiles. Les cigogneaux sautent sur place dans leur nid pour fortifier leurs ailes, alors que les petites aigrettes sautent de branche en branche pour le même motif.
Quand une buse est passée au-dessus de la colonie, ce fût un beau tohu-bohu dans les branchages !
Si vous ajoutez à tous ces oiseaux, les papillons et nombreuses variétés de libellules qui virevoltaient dans l'air odorant, vous comprendrez facilement que je me sois juré d'y revenir équipé d'un matériel photo de qualité. Les animaux ne sont pas les seuls attraits de ce parc puisqu'on y voit aussi des plantes de toutes sortes comme l'orchidée des marais.
Une visite extraordinaire qui mérite d'être renouvelée, car chaque saison ou heure de la journée, change radicalement le paysage et surtout la faune identifiable. Au printemps c'est la saison des amours, l'été on pense au retour et les petits échassiers quittent l'Europe du Nord pour l'Afrique, en automne les migrations se poursuivent et en hiver canards et pluviers dorés se régalent de l'herbe devenue rase.Enfin je connais la réponse à la question posée par Holden Caulfield, le héros de l'Attrape-Cœur, roman de J.D. Salinger : « Vous ne savez pas, par hasard, où ils vont les canards, quand c'est tout gelé ? »