Au cours de cet entretien du 24 juin avec le Premier ministre, David Pujadas évoque aussi le " grand emprunt " ( Le XX° siècle avait débuté fort modestement, où chaque Français rêvait de mener son petit train-train, dans sa petite maison, avec sa petite femme, qui lui mitonnerait de bons petits plats. Puis vint la Grande guerre. Alors, tout bascula, nous conduisant vers la fin de ce siècle au Train à Grande Vitesse suivi par la Très Grande Bibliothèque. De ce fait, sous le règne de notre monarque, un emprunt ne saurait être que grand )
FF : Avant, avant de lancer l'emprunt, on va d'abord définir les vraies priorités stratégiques ( défiez-vous des fausses !). Pour moi, il est absolument essentiel que pas un euro de cet emprunt ne soit utilisé à des dépenses qui seraient des dépenses non prioritaires, qui ne seraient pas des dépenses utiles, qui ne seraient pas des dépenses qui génèreraient de la richesse. Donc je réunis le gouvernement dès dimanche prochain pour fixer ces priorités ( admirez la célérité, le gouvernement, lui, travaille même le dimanche. Impossible de le faire plus tôt, en consacrant le jeudi à préparer une réunion fixée au vendredi par exemple. Certes, cela consommerait deux journées de travail mais elles sont également à la merci d'un déplacement impromptu pour accompagner Nicolas Sarkozy en province avec quelques escadrons de gendarmerie ou pour le suivre soudain à l'étranger jouer les voyageurs de commerce. Sans oublier la participation à un éventuel hommage rendu à des victimes que des actes moins spectaculaires auraient peut-être permis d'éviter ) , en tout cas du point de vue gouvernemental. [...]
David Pujadas, toujours à l'aise dans son rôle de Monsieur Loyal, demande alors quels sont ces grands thèmes.
FF : On peut imaginer naturellement que les biotechnologies, l'énergie du futur, les voitures électriques, euh un certain nombre de secteurs dans le domaine alimentaire ou dans le domaine de la Santé ou de l'Education en général ( c'est précisément pour cette raison que Xavier Darcos, précédent ministre de l'Education nationale, s'est illustré en taillant allègrement dans les effectifs des enseignants, au motif qu'il importait désormais de dépenser moins pour travailler mieux, slogan oublié pour les dépenses de l'Elysée ou la taille d'un gouvernement dit modeste ), pac'que on a évidemment besoin d'investir notamment dans l'Enseignement supérieur et dans la Recherche ( ce qui a conduit notamment la dame Pécresse à édicter que désormais ceux des chercheurs qui secréteraient peu de communications, se révélant ainsi incapables, seraient condamnés à consacrer plus de temps à la formation des étudiants ). A partir de la définition de ces priorités, on fixera le montant de cet emprunt.
Daniel Pujadas demande alors quel serait le montant de cet emprunt
FF : Aujourd'hui, je n'ai pas du tout d'idée et j'ai en plus pas du tout envie d'en parler ( appréciez la logique de ce propos : puisqu'il n'a aucune idée du montant de cet emprunt, comment peut-il savoir que cet emprunt sera grand ? Et que veut dire grand ? ) Pacqu'il faut d'abord commencer par parler des priorités et notre idée c'est de solliciter les Français, en tout cas pour une part parc'que, au fond, derrière cet emprunt, il y a l'idée euh d'associer la Nation à cet effort.