Walt Kowalski (Clint Eastwood) est un vieux grincheux qui vient de perdre sa femme. Il ne parvient pas à aimer ses enfants et ses petits-enfants. Quant à ses voisins asiatiques, il les éxècre, lui le vétéran de la guerre de Corée. Seuls comptent sa chienne et sa Ford Gran Torino. Mais sa vie va basculer lorsque son jeune voisin Hmong va se retrouver pris à partie par un gang.
Clichés et miroir
Je partage les sentiments de Marcel Martial et de Travis Bickle (cf Gran Torino : Clint is good, not God). Gran Torino aligne quelques clichés (le vieux facho qui va s'ouvrir à la différence, le vieux grincheux qui prend un jeune sous son aile...) et des moments déjà vus qui alourdissent l'ensemble.
Mais Clint l'acteur est formidable et Eastwood le cinéaste propose une mise en scène élégante sans jamais tomber dans l'esbrouffe. Et le bonhomme poursuit sa réflexion sur la mort, la religion, la place de l'individu dans la société, le sens des valeurs... L'intro est prenante et la fin, sublime. Entre les deux, du bon et du un peu moins bon. Deux scènes en miroir m'ont marqué : celle où Walt accepte de se confesser à un prêtre et celle où il s'adresse à Thao qu'il vient d'enfermer à la cave. Dans les deux cas, un grillage sépare les interlocuteurs. A l'église, Walt avoue ses fautes, sauf la plus importante. Chez lui, il révèle son traumatisme, avec plus de conviction.
Dans un beau boîtier en métal, ce Blu-ray met en valeur la superbe photo du film et à la magnifique musique du fiston, Kyle Eastwood. Les bonus sont corrects sans être transcendants. Mais c'est le film qui compte et sans être un grand Eastwood, Gran Torino est assez bon, assez fort, pour trouver sa place sur votre étagère. A noter qu'un code vous permet par ailleurs de télécharger gratuitement le film.
Anderton