Anne Wiazemsky
Gallimard (Folio)
243 pages
Résumé:
Marimé, c'est une demeure familiale en Bretagne, tout au bord de la mer. Malgré son passé, malgré tant de jours heureux - ou de secrets drames familiaux -, la famille Chevalier s'en désintéresse. Seule Catherine ressent comme une intolérable blessure les menaces d'abandon de la vieille propriété de sa jeunesse. Catherine, photographe, se retrouve à Marimé avec son amie Annie, plus jeune, comédienne, « goinfre des choses ». À l'improviste, Florence viendra les rejoindre ; Florence la lumineuse, la rassurante, la bien-mariée, l'heureuse mère. À peine est-elle là, d'ailleurs, que les menaces s'éloignent, que Marimé semble revivre. Et l'arrière-été est si beau...
Mon commentaire:
C'est avec beaucoup de difficulté que j'ai finallement terminé ce roman. Il est pour moi une grande déception. J'avais eu un coup de coeur pour un autre livre du même auteur, Une poignée de gens. J'attendais beaucoup de Marimé. Pour commencer, tout dans ce livre me plaisait. La très belle et très estivale couverture ainsi que le résumé de l'histoire (une maison en Bretagne, des portraits de femmes) auguraient bien pour la lecture qui suivrait. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. La maison est au centre du roman. Cette idée m'intéresse beaucoup. Cependant, je la trouve mal exploitée. La maison devrait être importante pour les femmes du romans. Parfois elle l'est. Parfois elle l'est trop. Les portraits de femmes auraient pu être inoubliables, un peu comme dans Avril enchanté par exemple.
Dans Marimé, Catherine, Annie et Florence n'ont fait que m'exaspérer. Je voulais m'attacher à elle, vivre une saison à Marimé avec elles. Elles ne m'ont pas laissé une bonne impression. Catherine est une enfant gâtée qui bat des pieds et des mains pour garder la maison dans la famille, ce que sa mère et son oncle ne veulent pas vraiment. Ils en sont les héritiers légaux. Ce qui place Catherine dans une position d'attente, inconfortable pour elle comme pour nous. Catherine se promène avec une carabine tronquée qui effraie Annie et tire sur des goélands au-dessus de l'eau. Elle a aussi des sautes d'humeur et un caractère qui m'insupporte totalement: elle passe du rire aux larmes, de la bonne humeur à la colère, en quelques minutes, pour tout ou pour rien. C'est plutôt étrange toutes ces colères qu'elle pique à propos d'un coq qui sème la pagaille dans la basse-cour, derrière la maison... Je ne vois d'ailleurs pas trop l'intérêt de telles scènes. Annie est effacée et semble toujours sur le point de s'excuser ou de fondre en larmes au gré des émotions des autres. Son couple bat de l'aile. Elle vit avec un homme depuis deux ans, homme qui la vouvoie encore (?)... Elle marche en permanence sur des oeufs et semble toujours à la merci de quelque chose. Voilà donc un autre portrait de femme qui ne m'a pas plu et pour lequel je n'ai jamais pu m'attacher. Florence elle, est étrange. Mère de famille, femme de carrière, ancien mannequin, les deux autres filles passent leur temps à l'observer et ça l'agace. Elle risque de se noyer et tout ce qu'elle trouve à faire c'est de fixer le vide, devant elle, pendant que les autres débattent sur ce qu'il convient de faire...
Finallement, que dire de l'histoire, de la façon de la raconter? Rien de spécial à vrai dire. L'histoire se passe essentiellement dans la maison et autour d'elle, elle peint par petites touches des instantanés de vie des trois femmes, qui sont à Marimé pour fuir en quelque sorte, leurs vies respectives et leurs problèmes... La fin m'a exaspérée et ne m'a pas surprise. Je m'attendais à un récit de vacances, à une lisaison presque charnelle avec une maison à laquelle on revient, car elle a marqué de longs pans de notre vie. Je n'y ai retrouvé rien de tout ça. Quelques passages sont intéressants, sans plus. C'est un roman d'une infinie tristesse, une tristesse qui ne m'a pas touchée et que je ne comprends pas. Au fil de ma lecture, je regardais sans cesse le nombre de pages qu'il me restait à lire avant la fin. C'est très mauvais signe. Un livre qui m'a beaucoup déçue et qui n'est vraiment pas pour moi.
Un extrait:
"Marimé a toujours été la propriété de ma grand-mère. Elle y a quasiment vécu jusqu'à son mariage. Elle y est revenue ensuite tous les étés et souvent à l'automne et au printemps. Son mari et ses enfants suivaient. À la mort de mon grand-père elle a failli s'y installer définitivement. Mais il aurait fallu tout refaire, mettre un chauffage centra. Ce n'est pas une maison pour l'hiver..." p.21