Chaque peuple a sa manière, de montrer son mécontentement, son agressivité, par des injures, des jurons, des dénonciations ou des gestes qui vont à l'encontre du code d'honneur. Ce qu'on injurie,
ce qu'on blesse, c'est l'honneur de l'autre. On attaque sa vie, son mariage, ses biens ou sa réputation. Au 17e siècle, au Québec, à l’époque de Louis XIV, on se traitait de coquin
(malhonnête, peu fiable), coquine (volage) ou d’ivrogne. Au 18e siècle, on s’insultait à coup de crasseux (malpropre), d’écumeux de marmite (écornifleur), de dinde (dupe, nigaud), de
grille-boudin (homme de rien). Certains gestes étaient posés pour insulter : gifler, jeter son gant au visage de l'autre (chez les aristocrates, les autres n'avaient pas d'argent pour se payer
des gants). Ces gestes incitent au duel. On dit même qu'à une certaine époque, l'ébauche même du geste ou encore, un simple coup d’œil jugé déplacé, suffisait à ce qu'on demande réparation. En
1651, le gouvernement français prend une mesure qui condamne à 6 mois de prison celui qui a provoqué le duel. Le coupable doit de plus être giflé par l'offensé. Si l'offensé refuse de remettre la
gifle, le coupable doit l'en remercier. En 1651, celui qui traitait l'autre de sot, de traître, de lâche, faisait 1 mois de prison. En 1679, on augmente la peine à 2 mois de détention. À la même
époque, celui qui a insulté l'autre en le frappant, doit demander pardon à celui qu'il a offensé, en posant un genou par terre. Voilà en bref les mœurs qui entouraient autrefois l’art de
l’insulte !
Source :www.radio-canada.ca