Magik markers reprend l'histoire là où Sonic Youth l'a laissé (si on estime bien sûr que S.Y. l'a un jour laissé en plan) à No New-York.
L'époque s'éclaircissait, les derniers croyants mangeaient, à l'hallali des seventies, leur col pelle-à-tarte tandis que d'autres, la tronche encore marquée par le mur (qu'ils venaient de croiser en chemin) vidaient leur stock d'alka setzer dans un dé à coudre d'eau potable pour oublier les horreurs qu'ils venaient d'ingurgiter. 77-79 se digérait aussi bien qu'un chili sous la canicule. Lui, attendait patiemment que ses cheveux repoussent ; emporté par l'euphorie des jours de fête, il avait tout nié. Nier ce qu'il avait été, ce qu'il était et ce qu'il serait au profit d'une rasade de bière chaude et un shoot d'héro. L'authentique fête du slip,quoi.
No New York, années 80, la musique : tu la comprends ou tu la quittes.
Du haut de ma croix, je vois la mer.
Les quinquas de la jeunesse sonique érigés en phare d'alexandrie, ça vous colle de l'ombre pour trois générations. Pourtant voilà, les Magik Markers ne s'en tiennent pas l'histoire. Une trace de punk au fond du Slits. Rien à lâcher et surtout rien à gagner.
«Une sale voix sur une sale musique.» Les markers c'est d'abord une voix.
Le genre de phrase à faire convulser n'importe quel mec de chez Platine ou de chez Vibrations. Et pourtant, ici, le cachet de la poste fait bien foi, le timbre est ultime, tellement monocorde que Beth Gibbons s'est fait faire des implants mammaire de jalousie pour aller faire la tournée des plages avec les destiny childs fraîchement reformés. Tellement faux que Didier Wampas a décidé de finir sa carrière à poinçonner des lilas plutôt que de brailler la messe au petits enfants qui s'en branlent sec du vieux keupon : «On veut du hip-hop». fait la chorale.
Le reste appartient déjà au passé. Aux années 90 où les mecs à guitares pensaient être tous les les John Coltrane du rock moderne. Eux s'y croient un peu aussi, derrière leur déstructuration. C'est pas la peine de se planquer les mecs, on l'a bien capté votre plan d'évasion vous l'avez tatoué sur votre blouson. En plus, C'est nul, tout le monde le voit, enfin, pour le coup tout le monde l'entend.
00:57, No New York, c'est fini, et dire que c'est la ville de mon première amour.
Balf Quarry se termine. j'ai pris un pied monumental sur les morceaux punk hardcore du disque. GG Allin y aurait bien cracher ses dents. J'te jure. J'aime.
The magic markers // Balf quarry // PIAS