L'assemblée parlementaire de l'OSCE a suscité l'ire de Moscou vendredi en condamnant à Vilnius le nazisme et le stalinisme dans une même résolution dont la délégation russe a boycotté le vote.
Les parlementaires de l'Organisation de coopération et de sécurité en Europe, institution paneuropéenne de sécurité et de promotion de l'Etat de droit comprenant 56 pays, ont adopté à une large majorité ce texte proposé par la Lituanie et la Slovénie, deux anciens pays communistes.
La délégation de la Russie, Etat farouchement opposé à toute tentative de placer sur le même plan les régimes d'Adolf Hitler et de Joseph Staline, a claqué la porte le dernier jour d'une session d'une semaine, après avoir en vain tenté de faire retirer le texte.
"L'adoption de cette résolution signifie qu'une alliance de 56 pays a condamné le stalinisme, ce qui est crucial", s'est félicitée la parlementaire lituanienne Vilija Aleknaite-Abramikiene qui a participé à sa rédaction.
L'assemblée comprend 320 députés, dont huit seulement ont voté contre et quatre se sont abstenus.
Parmi les opposants, se trouvait le communiste français Michel Billout.
"Cette résolution tend à faire l'amalgame entre le nazisme et le stalinisme au sein des totalitarismes (...) cela ne contribuera pas à ce que nous soyons en mesure de construire un futur sans recommencer ces crimes", a déclaré à l'AFP ce sénateur français, un des cinq auteurs d'une déclaration condamnant la résolution.
La résolution note qu'"au XXe siècle les pays européens ont connu deux grands régimes totalitaires, à savoir le nazisme et le stalinisme, qui ont engendré des génocides, des violations des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, des crimes de guerre ainsi que des crimes contre l'Humanité".
L'OSCE "reconfirme sa résistance commune à tout régime totalitaire, quel qu'en soit le fondement idéologique", peut-on lire dans le texte.
La résolution préconise également de faire du 23 août une journée de la mémoire des victimes du nazisme et du stalinisme en Europe.