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François Bayrou va devoir rassurer et convaincre. (photo G. Bonnaud)
Près d'un mois après les élections européennes, les 300 membres du conseil national du Modem sont convoqués aujourd'hui à Paris. Ils devront tirer les leçons de l'échec électoral des européennes. « Il fallait le faire rapidement avant les vacances », explique Marielle de Sarnez, la vice-présidente du parti. Elle ajoute que François Bayrou apportera des réponses aux interrogations des militants, dont certains avaient contesté sa pratique solitaire du pouvoir.
Cependant, un changement d'équipage n'est même pas évoqué, explique la gardienne du temple Modem : « Si François Bayrou n'était pas là, le Modem n'existerait même pas. » Corinne Lepage, vice-présidente du Modem, avait fait partie de ces contestataires (« SO » du 9 juin 2009), comme plusieurs centaines de militants dont une synthèse de 150 contributions sera analysée aujourd'hui.
Il sera question également des élections régionales que le Modem entend bien aborder avec des listes autonomes dans toutes les régions au premier tour, comme les Verts en ont aussi annoncé l'intention.
Ouverture vers les écolos
Au second tour, la plupart des choix restent ouverts, même si la perspective de s'allier avec un PS en perte de vitesse ou une UMP estimée infréquentable est jugée impossible. Dans l'entourage de François Bayrou, on évoque la possibilité de discuter aussi bien avec des écologistes que des formations de droite républicaine réfractaires à l'UMP. La participation à des exécutifs régionaux reste toujours possible, même s'il n'y a pas eu de fusion des listes avant le deuxième tour. Certains ont tranché, comme Didier Cazabonne. L'élu municipal à Bordeaux est expéditif : « Si on fait plus de 10 % au premier tour, on se maintient, pas question de faire des alliances avec l'UMP ou le PS ! On pourra discuter avec Europe Écologie. »
Joan Taris, président du Modem Gironde, ne veut pas non plus entendre parler d'alliance avec le PS : « Ce serait la fuite en avant, nous devons nous maintenir jusqu'au bout. »
De toute façon, et Marielle de Sarnez en a émis l'idée, une réflexion sera lancée pour doter un parti encore jeune (créé en décembre 2007) « d'une doctrine et d'un programme », sans doute à l'occasion d'un congrès qui aura lieu fin novembre. En attendant, l'université de rentrée du Modem prévue début septembre à La Grande-Motte permettra d'agiter aussi de nombreuses idées.
Questions fondamentales
Selon Robert Rochefort, député européen qui vient d'être élu dans le Sud-Ouest, la campagne électorale lui en a appris davantage sur l'état d'esprit des Français que les enquêtes d'opinion qu'il maniait tous les jours au Credoc : « J'ai fait des révolutions coperniciennes. » Selon lui, il faut repartir des questions fondamentales : « Dans les régions, on peut s'exprimer sur des sujets qui intéressent les gens, comme la décentralisation, le développement durable, la formation professionnelle. J'ai été frappé de voir comment la perception de l'ampleur de crise était encore lointaine et combien elle était moins présente que je ne l'imaginais chez les Français. »
Auteur : Jean-Pierre Deroudille