Ne plus perdre son temps dans les trajets solitaires en voiture, loger dans des habitations mieux isolées, proches de parcs et de jardins, accéder facilement aux commerces et aux équipements, n’est-ce pas le souhait de chacun de nous ?
L’urbanisme écologique nous concerne parce qu’il est synonyme de bien-être pour tous en permettant aux citadins de vivre en harmonie avec l’environnement. Le chemin à suivre pour le favoriser est connu, mais il doit encore être dégagé des nombreux obstacles hérités d’une autre conception de la ville. Même si de plus en plus d’élus, de professionnels et d’habitants adhèrent à la démarche environnementale.
C’est ainsi que de nouvelles priorités apparaissent : densifier le bâti, pour contrecarrer le dispendieux étalement urbain, et réactiver l’agriculture périurbaine; privilégier les mobilités douces (transports en commun propres, vélo et marche) ; concevoir des éco-quartiers performants, reliés au tissu urbain existant ; faire la chasse au gaspi dans les constructions anciennes. Des objectifs qui ne peuvent être atteints qu’en s’appuyant sur des coopérations intercommunales fortes tout en mobilisant les habitants.
Il est donc possible de bâtir, de gérer et d’habiter la ville autrement, c’est ce que nous montrons dans ce numéro réalisé avec le soutien de la Caisse des dépôts et en partenariat avec la REVUE URBANISME. Cette dernière, engagée depuis de nombreuses années dans la réflexion sur la ville habitable et l’urbanisme de l’accueillance, a participé à la conception du sommaire avec l’équipe d’ALTERNATIVES ECONOMIQUES. Et plusieurs articles et entretiens qui suivent ont précédemment été publiés dans ses colonnes.
La crise économique actuelle, même si elle porte atteinte aux capacités d’investissement publiques et privées, ne doit pas faire perdre de vue le chantier de la ville soutenable. Parce qu’il constitue un puissant levier de soutien à l’activité et à l’emploi. Parce qu’il est aussi le moyen d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages et de réduire les inégalités en limitant des dépenses énergétiques coûteuses et inégalement réparties. Un enjeu majeur quand on sait que les émissions de gaz à effet de serre liées aux logements et aux transports ont continué d’augmenter ces quinze dernières années au point de représenter la moitié des émissions totales. Quand on sait aussi que plus d’un million et demi de personnes vont s’ajouter à la cohorte des citadins dans les vingt-cinq prochaines années, on mesure à quel point la conception et l’application d’un urbanisme écologique s’imposent avec une incontestable urgence. Thierry Paquot et Naïri Nahapétian-Edito
LA VILLE AUTREMENT-ALTERNATIVES ECONOMIQUES/REVUE URBANISME-HORS-SERIE POCHE N°39/JUIN 2009-DISPONIBLE EN KIOSQUE ET EN LIGNE-