Quand j'y pense...

Publié le 03 juillet 2009 par Francisbf

Plus j'y pense, et plus je me dis que je suis fait pour avoir écrit un bouquin. Et j'y ai pensé, hein ! Une bonne heure et demie, lors d'une promenade méditative dans la nature, entre Bibliothèque François Mitterand et chez moi. Du coup, j'ai eu le temps de constater que tout convergeait : d'abord, j'aime faire des promenades méditatives dans la nature. Ensuite, mon aspect physique, en particulier ma barbe florissante, se conjugant à mon odeur (après une heure et demie de promenade méditative par plus de 30°) pour témoigner de mon souverain mépris des contingences matérielles, sans parler du fait que ma frangine de coloc a balancé mes ciseaux à barbe à la poubelle.

Par ailleurs, comme Kipling, comme Saki, j'ai passé mon enfance à l'étranger, au sein d'une famille aussi dysfonctionnelle qu'on puisse l'espérer dans un milieu bourgeois : un père espion internationalement méconnu (preuve de son talent), une mère super-héroïne qui brave les frontières pour voler au secours des enfants kidnappés, une grande soeur qui tentera de m'assassiner à plusieurs reprises, aussi bien au couteau qu'à la boule de pétanque, une petite soeur militante gauchiste anti-démocrate au possible, et un petit frère vaguement rescapé d'une mort subite du nourrisson avec qui je ne parle que conformation de molécules et identification d'espèces de fourmi par le nombre de poils céphaliques.

Bon, ça aurait pu être pire, mais tous les grands auteurs n'ont pas été foutus sur le trottoir à sept ans, et ils ont quand même eu du succès.

Hum. Sinon, je n'ai pas que les caractéristiques morpologiques et les antécédents familiaux du gars qui a écrit un bouquin, hein. J'ai aussi le trou dans le CV, qui m'a laissé tout le temps que je voulais pour l'écrire, ce bouquin. Car oui, autant l'assumer, ma qualité de branleur fait de moi l'écriveur de bouquin par excellence, celui qui fait ça au lieu de se trouver un vrai travail et d'être utile à la société. En parlant de ça, j'ai même une philosophie de vie, en ce qui concerne la société, que j'aurais pu m'appliquer à expliquer dans mon bouquin (comme elle y serait présentée, je ne vous l'expliquerai pas ici, d'ailleurs, il n'y a que quand je suis bourré que j'arrive à l'expliquer et qu'elle me semble tout à fait faire sens, comme pour la plupart des gens en fait). Et avoir une philosophie de vie, il semblerait que ce soit un passage obligé pour écrire des bouquins. Être atteint de misanthropie galopante aide aussi, mais à défaut, j'aime bien les gens et ça peut le faire aussi. Pour écrire des bouquins, toujours, hein (faut suivre).

Puis en plus, j'écris. Y'a qu'à voir sur ce blog, hein, c'est tout de moi, ou presque. De là à écrire un bouquin, j'aurais pas été le premier à sauter le pas. En plus, j'ai un style, quoi. La preuve, on m'a jamais confondu avec Victor Hugo ou Virginie Despentes, enfin on me l'a jamais dit.

Puis il paraît qu'il faut être mauvais écrivain pour être bon critique, et je suis super mauvais critique. Du coup, je suis convaincu de la commutativité de ma citation. (et j'utilise des mots compliqués, comme dans les bons livres, wouhou !)

Décidément, hein, je SUIS le gars qui a écrit un bouquin. Ne serait-ce que pour se la donner auprès des gonzesses, parce que c'est pas avec mon corps que je vais le faire. Si je suis gaulé comme un dieu, c'est plus Bouddha qu'Apollon.

Le plus beau, c'est que j'ai même des idées d'autres bouquins ! Des qui s'appuieraient sur mon expérience en tant que résident temporaire en Bretagne, par exemple. Ou en tant que mec qui essaye d'écrire des bouquins mais qui arrive pas au bout de la première page parce qu'il a pas d'histoire (ce serait l'histoire d'un mec qui essaye d'écrire un bouquin sur un mec qu'essaye d'écrire un bouquin sur un mec qu'essaye d'écrire un bouquin, le concept est déposé).

Le problème, c'est que c'est des idées d'AUTRES bouquins. Et pour les écrire, il faut que le premier l'ait été, sinon ça n'aurait aucun sens.

Putain de merde.

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