Magazine Régions du monde
Life isn´t just a game – it´s also a bed of roses...
L'exposition durera jusqu'au 30 août prochain au Reykjavik Museum de Reykjavik
Une trentaine de photographies réalisées par Óli Páll Kristjánsson dans les années 60.
Les Islandais délaissent, non sans une certaine nostalgie, leur passé rural pour s'engouffrer vers un avenir urbain empreint de modernité. Design, confort and Rock'n roll, serais-je tenté de conclure dans un fruste raccourci.
Sur le paysage lunaire, la réelle fierté d'avoir acquis une indépendance longtemps chérie, le développement de l'industrie, l'essor balbutiant de l'économie concordent avec les saveurs motivantes d'une conquête spatiale alors en pleine effervescence ; une énergie débordante et euphorique qui conduit les quelque 200 000 habitants à opter pour une version islandisée du mode de vie de l'ami américain, installé depuis quelques années sur l'île.
Et ni les éruptions volcaniques (Askja en 61 et Surtsey en 63), ni les jets de morues vers l'autre insulaire anglais n'ont entamé cette quête effrénée d'un bonheur aux allures de grosses automobiles rutilantes, de chaussures pointues et de pantalons courts en nylon.
Ce bed of roses est le graal sacré d'une croissance espérée, à défaut d'être le mal avérée qui conduira le petit pays, 40 ans plus tard, vers une chute comparable à celle de l'eau brûlante et vaporeuse d'un geyser qui s'affaisse brutalement après avoir atteint un sommet.
Une période happy days que je ne crains pas de rapprocher des quelques jours passés, ici, à Reykjavik, avec nos amis bretons, Marie (peintre talentueuse) et Nicolas (antiquaire briaçin au goût sûr).
Entre deux fou-rires causés par les positions incongrues de l'hôtesse ouvrant une porte ou ses révélations inattendues et néanmoins essentielles concernant les prénoms de Marie Dominique, nous nous sommes improvisés guides pour nos invités. Assez piètre guide en ce qui me concerne.
Car je fus le plus souvent incapable de répondre aux questions pourtant simples qui me furent posées, relatives à l'origine de tel ou tel bâtiment ou aux curieuses manifestations auxquelles nous avons parfois assisté.
Au pays de Björk et de Sigur Rós, il était par exemple fort peu probable que la représentation ci-dessus, soit une version remaniée d'un courant musical autochtone traditionnel.
J'appris finalement que pendant plusieurs jours, des habitants s'étaient relayés sous les fenêtres du Parlement, pour exiger le rapatriement des milliards de couronnes détournés par quelques hommes d'affaires peu scrupuleux.
A ma connaissance, ces légitimes et sonores réclamations, n'ont pas encore été entendues.
Une surdité très certainement liée au récent éloignement géographique des branleurs concernés
J'eus aussi une courte hésitation quant à savoir si le mariage ci-dessous était Protestant ou Catholique.
Et je ne me montrai pas plus à l'aise pour nommer chacun des édifices que nous avons observés depuis le sommet de la gigantesque église d'Hallgrimur. Le bâtiment trône devant Leifur Eiríksson, figé dans la posture conquérante du découvreur méconnu, pour ne pas dire ignoré, du continent nord américain, bien avant l'illustre Christophe.
Un fort modeste présent offert par les États-Unis, sans doute pour remercier chaleureusement les Islandais d'avoir préféré leur petite île aux 9,4 millions de km2 d'étendues riches en ressources minières et agricoles.
Plutôt rats les amerloques.
Bref.
En juillet, à défaut de pouvoir rivaliser avec Régis Boyer, je m'efforcerai de publier quelques belles photos d'un petit tour de l'île.