Série Murales
MURALE I
écaille
la vie le rêve tremble
dans ses cercles
enjolive les sens
de la fête
toi que ton nom
lézarde sous ciel brûlé
champ chromatique
de la douleur.
MURALE II
terre d'ambre la roue s'en vient
tourne détoure chuintements
de notes déroulés de vagues blondes
en ondes brunes
et le Ô mordoré de ton nom
je le lisse en serpent de nuit
sur la ligne de partage
de l'horizon
zeste d'effroi
dans cri de craie.
Ph., G.AdC
MURALE III
c'est vrai
ton cœur lassé
a laissé le son bleu
percer la rage des rancœurs
la craie à chaud sur le mortier
a criblé les espoirs
de mille trous
grésillements
de cripures
acidulées
des sens.
Ph., G.AdC
MURALE IV
tu contournes
les questions
triangles de lumière
qui nient les issues
de la pensée première
— chatoyante qui t'échappe —
tu ne vois
que ce qui se meut
le reste se dérobe
dans la grise monotonie
d'un temps qui se meurt
sans toi.
Ph., G.AdC
MURALE V
dans la mouvance du maquis
les chardons hérissent leurs piques
et toi
tu fixes le taureau à l'arène
banderilles à l'assaut des chairs de sang
insensible aux échos
qui emportent ton nom
loin des Chines éternelles
rongé de pierre
cnidaires mauves
piques d'écailles sans calice.
Ph., G.AdC
MURALE VI
compte le temps qui nous craquèle
et vois ces soudures qui fendillent
carcasses vides et creuses
que harcèle la mort
le gris des jours fissure
nos têtes lasses et nos jeux
plus encore.
Ph., G.AdC
MURALE VII
un éclair de sang bleu
a zébré l'horizon
hirondelle bannie
du nid cocon d'étoile
et je cherche où nager
dans ce mur qui étouffe
feu de l'air embrasé
colères insoumises
tu fuis là
où te voir ne peux
je file au gré du sort
là où le ciel respire
et tu ne peux nier
que la vague m'emporte
loin très loin
où me voir tu ne peux.
Angèle Paoli
DR. Texte angèlepaoli
D.R. Photos Guidu Antonietti di Cinarca
FIN