Pourquoi ce droit à l’image collective ?
Pour répondre aux pleurnicheries des patrons de clubs de foot, criant à la concurrence déloyale de la part de leurs rivaux européens. Jean-François Lamour, alors Ministre des sports, leur a alors accordé ce cadeau en leur permettant d’augmenter les salaires des joueurs.
Qu’est-ce que ça coûte ?
1 267 sportifs en ont bénéficié en 2008 (639 footballeurs, 492 rugbymen et 136 basketteurs) pour un coût qui ne cesse de croître : 13,3 millions d’euros en 2005, 21,2 en 2006, 26 en 2007 et 32 autres l’an passé. Soit un total de 95 millions d’euros. Car l’Etat doit compenser le manque à gagner de la Sécu. Et paie donc une partie du salaire des sportifs professionnels depuis quatre ans.
Cette aide est supérieure, à elle seule à l’ensemble des crédits budgétaires destinés au sport amateur, ou bien à la somme des crédits consacrés à la lutte contre le dopage et à la reconversion professionnelle des sportifs de haut niveau !
Le premier à s’interroger sérieusement sur son efficacité fut le sénateur socialiste Michel Sergent. Et l’élu socialiste de publier un rapport en 2008, dans lequel il démolit point par point le DIC qui, outre son coût exponentiel pour le budget de l’Etat, n’a nullement amélioré la compétitivité des clubs français ni empêché l’exode des footballeurs de se poursuivre. L'exonération fiscale prévue pour les footballeurs de retour de l'étranger est un vrai scandale. Au nom de quoi des multimillionnaires se verraient-ils exonérés de 500 000 € d'impôts annuels alors que les petits clubs ont toutes les difficultés du monde à rémunérer un minimum leurs éducateurs sportifs, à financer des maillots pour les mômes !
Je ne crois pas au fait que le gouvernement reprenne la proposition de loi. Malgré ses envolées lyriques sur la nécessaire régulation du capitalisme, la moralisation de la finance, notre président de la République est beaucoup plus préoccupé par la santé du sport bling-bling que par la survie du sport amateur de masse.
Le sport business renvoie aujourd'hui une image qui donne envie de vomir et qui malheureusement pollue les mentalités, y compris dans le sport amateur. Tout cela s'arrêtera un jour. Le football business est en pleine bulle spéculative, elle finira par exploser. Un jour, l'amoureux du football s'enthousiasmera devant les matches de son fils et plus devant sa télé. Le football ne sera jamais mort. Celui qu'on regarde à la télé, lui, court tout droit à sa perte.