Nombre d'auteurs ont manifesté leur émoi après l'annonce de la mort de Michael Jackson. Le Roi de la Pop n'a pas fini de soulever les couvertures de magazines et on va manger du Bad et du Thriller durant des mois encore. C'est sans compter sur l'intervention de Frédéric Beigbeder dans le Journal du Dimanche.
Perte majeure
« Je suis triste. C'est avant tout un artiste majeur de son temps qu'on a perdu. » C'est intéressant. Sobre, simple, efficace, pas très personnel, certes, mais finalement, c'est à peu près un hommage en bonne et due forme. Alors qu'il se trouve actuellement à Saint-Pétersbourg - pour le préquel de 99 francs, comme il nous l'avait confié ? - Frédéric a tenu à honorer plus intimement la mémoire du chanteur.
À grand renfort de platines et de mix, dans une boîte de nuit, DJ Fred a fait passer 20 titres de MJ : « Je suis fan de sa musique depuis longtemps, et depuis longtemps, je passe pour un ringard pour cette même raison. Je constate que les observateurs sont revenus à plus de raison depuis jeudi soir... »
Pas de bémol
Plaçant Michael sur le même pied que Lenon ou Elvis - mais finalement pourquoi pas ? - Fred' rejoint « Michel Houellebecq quand il dit qu'il était un artiste total. » Et voyant les foules denses se masser près des églises pour allumer des cierges en sa mémoire, notre romancier, probablement autant sous ecstasy que ses Nouvelles commence à parler de « la dimension sacrificielle »...
Et là, ça dérive...
Une vie de « consécration de tous les instants » dédiée à une musique pour laquelle il s'est totalement engagé, depuis son plus jeune âge, voilà qui force le respect (premier album avec les Jackson Five en 1969, MJ a 11 ans...).
« Si Prince ou Madonna venaient à disparaître demain, l'émotion serait en deçà, car le public perçoit que ces deux-là sont dans le contrôle permanent de leur carrière », ajoute Fred avant de prendre le chemin de croix...
« Ils sont dans la gestion et beaucoup moins dans la spontanéité et la passion À la différence de Michael Jackson, ce qui lui confère aujourd'hui une dimension quasiment messianique. Un peu Jésus à sa manière... »
Mince, Fred, t'avais promis...
Pour trouver l'avis d'autres écrivains français, on se référera à l'article de BibliObs, un bon tour d'horizon.