Depuis son arrivée inattendue au ministère de la Culture, Frédéric Mitterrand ne cesse de se justifier vis-à-vis de son oncle défunt. Être nommé ministre par Nicolas Sarkozy, quand on se dit « homme de gauche », et qui plus est neveu du seul président socialiste de la Ve République, c'est une « ouverture » d'esprit dont on peut en effet estimer qu'elle mérite quelques explications. Ainsi, dès son arrivée rue de Valois, l'ancien directeur de la Villa Medicis déclarait « ne pas trahir François Mitterrand ».
Rebelote hier : en déplacement au Festival de la correspondance de Grignan, le nouveau ministre de la Culture a affirmé « combien il avait le sentiment d'être fidèle à son oncle en venant ici ». Il a ainsi déclaré, selon l'AFP, que « c'est une terre qu'il a fréquentée, c'était un homme romanesque et littéraire, nous sommes ici chez lui ».
Un neveu sur la langue
Le Festival s'articulant cette année autour de la thématique « Voyage en Italie », Frédéric Mitterrand avait initialement été invité en tant que directeur de la Villa Medicis de Rome. Il a néanmoins souhaité maintenir son déplacement après sa nomination au gouvernement. Une occasion d'invoquer Tonton ?
Le ministre, qui devait à l'origine lire des extraits de la correspondance de pensionnaires célèbres de la Villa Médicis, a finalement fait la lecture d'un passage de La dormeuse de Naples, d'Adrien Goetz, dont les premières pages sont composées d'une lettre du peintre français Ingres.
Mais est-ce le ministre de la Culture, autrement dit le gouvernement, qui a lu ce texte, ou bien l'amateur de littérature ? Frédéric Mitterrand, interrogé à Grignan sur cette possible confusion a revendiqué son « pré carré artistique ». Il peut-être donc un peu déplacé de communiquer sur ce « pré carré » intime pour justifier son nouveau poste ministériel...
Il n'en reste pas moins que pour Frédéric Mitterrand, si « la femme du président de la République (est) bien chanteuse (il) pouvait bien être acteur ».