Henin-Beaumont ou les carences du PS (2)

Publié le 03 juillet 2009 par Marc Vasseur

Dans la première partie, j’ai tenté de décrire à grands traits le système qui a conduit à cette situation. Si à cette heure, on ne connaît pas la résultat du vote, j’ai néanmoins quelques inquiétudes sur l’issue de celui-ci. En effet, le sondage de 2ème tour donnait 52% pour la liste menée par Duquesnes or comme je l’ai déjà, ce type d’enquête est incapable de traduire une dynamique enclenchée par un 1er tour. Force est de constater qu’avec près de 20 points en faveur de Marine Lepen, elle est clairement en sa faveur. J’espère juste me tromper.

Au-delà cette municipale partielle, et des responsabilités du PS tant au niveau local, fédéral et national depuis plus de 10 ans, une question se pose : Martine Aubry est-elle en mesure de changer radicalement cette déliquescence avérée du Parti Socialiste ?

Tout d’abord c’est un secret de polichinelle de dire que Martine Aubry traîne les pieds pour se rendre deux jours par semaine à Solférino et probablement davantage encore après le résultat désastreux des européennes. Au regard de l’état dans lequel se trouvait le parti, ça remise en route pour être probante imposait un peu plus qu’un quart temps. C’était déjà vrai en décembre, ça l’est encore plus aujourd’hui.

Autre problème, la personnalité et le management de la Première Secrétaire. En effet et ce n’est pas trahir un secret, Martine Aubry veut tout contrôler or la gestion d’un parti n’est pas celle d’une collectivité ou d’un ministère. Si il y a bien des objectifs opérationnelles (les élections), un parti est, à mes yeux, un producteur d’idées avec comme corollaire l’animation du débat avec les experts mais aussi les militants… encore faut-il faire confiance à ces derniers et peut-être aussi accepter qu’ils peuvent apporter autre chose que leur seule force de collage.

(J’espère qu’à ce stade, on ne viendra pas me parler d’un quelconque ressentiment ou de haine… certains le pensent… vis-à-vis de Martine Aubry… oui, je suis un passionné mais aussi un animal à sang froid dans l’analyse… en tout cas je l’espère).

Outre l’aspect « psychologique », il y a bien évidemment des raisons de fond à son incapacité à refonder le Parti Socialiste.

Tordons d’abord le cou à cette fable qui veut qu’elle y soit allée contrainte et forcée. Quand Martine Aubry a déposé sa contribution pour le Congrès en juin 2008, cette dernière s’est appuyée d’emblée sur les hommes forts des fédérations du Nord et du Pas de Calais. Ce qui pour une simple contribution apparaît déjà comme une stratégie plus qu’affirmée de peser fortement et durablement sur le parti et donc de viser autre chose que le simple fait d’exister par les seules idées.

Cette réalité n’est d’ailleurs pas sans conséquence sur l’immobilisme voire le repli sur soi que nous connaissons depuis décembre. En effet comment sortir du conservatisme, de ce socialisme féodal en s’appuyant sur deux des fédérations les plus emblématiques de ses pratiques d’un autre âge. Les pesanteurs d’un appareil sont suffisamment lourdes pour qu’on n’en rajoute pas dès le départ.

D’autre part, je m’interroge sur cette volonté de Martine Aubry sur quelques points importants quand on veut refonder (cumul et limite dans le temps, des mandats, prise en compte des militants). N’y voyez pas un procès d’intention juste une interrogation que je crois légitime, je n’ai pas oublié qu’elle n’était pas particulièrement convaincu par la réduction du temps de travail même si elle a fait les 35h. 

Adepte du A4, j’en termine là pour cette seconde partie, la troisième c’est pour lundi.