J'espérais un instant de lecture plus passionnant, j'avoue, je me suis vaguement ennuyée par moments. Je crois que le roman est trop long, avec une centaine de pages en moins j'aurais jugé l'impact plus percutant. L'idée de baser l'histoire à Salem était intéressante, on y découvre un folklore particulier, qui sort des sentiers battus, et contre lequel la ville cherche d'ailleurs à s'imposer en se taillant une nouvelle réputation (or, dur d'effacer des siècles d'histoire !). Les personnages sont des originaux difficiles à cerner, mais ce ne sont pas des tordus. Il ne faut pas non plus s'attendre à une intrigue policière poussée, la disparition d'Eva trouve une explication. C'est finalement sur la personnalité de la narratrice - Towner Whitney - que repose tout le roman. En vrai, elle se prénomme Sophya, elle est folle et elle ment tout le temps. Voilà le programme des festivités annoncé en préambule.
Donc, nous avons : un joli titre (en v-o, on parle de The Lace reader), une couverture réussie, un cadre excitant, des personnages profonds, une intrigue entrelacée à des secrets de famille, une communauté en autarcie. En gros, je pense que c'est un roman intéressant, avec des lacunes et des bonnes choses. Je lui souhaite une seconde chance en format poche pour conquérir un plus large lectorat. Il le mériterait...
Calmann-lévy, 2009 - 375 pages - 18,90€
traduit de l'anglais (USA) par Jean-François Chaix