Ma bagnoooole !

Publié le 03 juillet 2009 par Vonsontag

Entre les fluctuations du prix du baril de pétrole et les politiques gouvernementales d'abaissement des taux d'émissions polluantes, l'automobile, qui fut durant un siècle le symbole de la modernité triomphante, a mauvaise presse. La récente crise économique n'arrange rien à l'affaire qui a fait s'effondrer les ventes de véhicules neufs. La question se pose donc avec plus d'acuité aujourd'hui qu'hier : l'industrie automobile a-t-elle encore un avenir ?

Ce bref essai de Florence de Golfiem, journaliste spécialisée dans les questions touchant les transports, a d'abord le mérite de dresser un tableau réaliste de la situation de ce secteur clé de l'économie des pays industrialisés - 58 Millions de véhicules produits, des millions d'emplois directs et indirects, des challenges qui l'attendent en ce nouveau millénaire et de ses perspectives à long terme.

L'industrie automobile vit en ce moment une période de profonde remise en question de son modèle de toujours. A l'auto symbole statutaire, à la bagnole reine de nos villes et de nos campagnes, à l'irresponsabilité environnementale succède aujourd'hui une conception et des désirs différents en matière de transports de la personne. Le consommateur jusqu'alors uniquement préoccupé de performances et de rapport qualité-prix s'inquiète désormais de consommation, d'émissions de CO2, de « recyclabilité ». La répartition du budget des familles, en accroissant la part dévolue au logement et aux loisirs, voit fondre peu à peu l'enveloppe consacrée à la voiture. Ces facteurs conjugués à la crise économique et à la prise de conscience environnementale concourent à créer une demande à laquelle les constructeurs ne peuvent répondre dans l'immédiat. Florence de Goldfiem étudie donc les différentes pistes que pourraient suivre ces constructeurs : véhicules traditionnels à faible impact environnemental, voitures électrique, pile à combustible, hydrogène, co-voiturage sont étudiés et évalués à l'aune des capacités des grandes firmes et de leurs projets en développement.

Au-delà des questions purement techniques et commerciales, L'automobile est l'avenir de l'homme a également le mérite de pointer le bouleversement sociologique dans lequel s'inscrit l'auto de demain et d'en considérer l'impact sur l'avenir du secteur.

On regrettera toutefois que l'auteur ne prenne pas en compte l'évolution des schémas de déplacement qu'implique l'adhésion de la plupart des métropoles du monde moderne à un modèle dans lequel la voiture n'est plus reine. L'intermodalité, il y a peu réservée aux grandes capitales asphyxiées devient la norme et la voiture n'est plus la solution à tous les problèmes de déplacement. Il eût donc été souhaitable que les chapitres prospectifs qui closent ce livre prissent en compte de changement de perspective.

Il n'en demeure pas moins que L'automobile est l'avenir de l'homme propose eu lecteur nos spécialiste un état des lieux honnête, agréable et percutant - pas de langue de bois, des chiffres et des analyses - du secteur automobile et des révolutions qui nous attendent.