photo du mois - Juin 2009 - Le Python Vert

Par Ericsansault

Le python vert – Morelia viridis (ou Chondropython viridis, c’est pareil) est un serpent qui, comme son nom l’indique, fait partie de la famille des Pythonidae. Il n’y a pas 36 familles chez les serpents, juste une douzaine, selon les avis, et les pythons se partagent l’affiche avec les boas dans le style « gros serpents qui mangent des grosses bestioles en les étouffant avec leurs gros muscles ». Bon, c’est un peu basique mais pas complètement faux.
Ces deux familles regroupent en effet les espèces de serpents les plus massives (comme l’anaconda vert, représentant des Boidae ou encore le python réticulé, Pythonidae asiatique). Mais certaines espèces sont parmi les plus petites du monde (voire les genres Candoia ou encore Antaresia).
Tous les pythons et boas sont des animaux constricteurs, c’est-à-dire qu’ils tuent leurs proies d’une manière très propre. Tandis que nous égorgeons les cochons et les regardons se vider durant de longues minutes, tandis que nous hachons à la chaîne des poulets entiers pour en faire de succulents hamburgers que nous mangeons avec nos doigts, les pythons et boas ne mangent pas avec leurs doigts, eux. Ils attrapent leurs proies avec leurs mâchoires et les étouffent dans leurs annaux. La mise à mort est en général assez rapide, en tout cas plus rapide que celle d’un taureau dans une arène espagnole.
Toutes ces espèces évoluent dans des biotopes très variés, essentiellement sous les tropiques (sauf certaines espèces, genre Eryx par exemple), des plaines humides du Pantanal aux déserts du centre australien, en passant par les forêts humides d’Angola. Ça fait rêver.
Le python vert est une espèce arboricole des forêts tropicales de Nouvelle-Guinée et de la Péninsule du Cap York, au nord du Queensland, en Australie. Il chasse à l’affût, se tenant immobile durant des heures, attendant patiemment le passage d’un micromammifère ou d’un piaf qu’il détectera à l’aide de récepteurs thermosensibles situés sur ses lèvres (les six petits trous sur la lèvre inférieure et les trois fossettes sous la narine, voir photo). Quelle merveille ! La vision thermique chez des bestioles aussi primitives !


Python vert – Morelia viridis – en chasse dans la forêt tropicale d’Iron Range NP, Queensland.

Le python vert illustre un bel exemple de convergence évolutive, créant un duo avec le Boa émeraude d’Amérique du Sud (Corallus caninus). Ces deux espèces occupent les mêmes milieux, se nourrissent du même type de proies et ont des morphologies similaires. De taille moyenne (1.5 à 2 mètres), de couleur identique – vert chez les adultes, jaune ou rouge chez les juvéniles - ils présentent les mêmes postures de chasse et de repos. Tout pareil, à ceci près que le python est ovipare alors que le boa est ovovivipare (c’est justement ce qui différencie les deux familles, plus un truc avec les mâchoires, mais j’ai oublié).