une à une les feuilles qui te tombent
transpirent ta torpeur,
l'écorce desséchée épaisse et charnue
comme un lointain bonheur,
du temps où les blés murs
éparpillaient leur désespérante blondeur,
dans les champs, en rouleaux surfaits!
je t'avais remarqué un soir de décembre,
tout prés de ce jardin où je devais descendre,
cueillir quelques fleurs éparses et tenues,
oui tout un univers aujourd'hui disparu!
notre vie est semblable à ce grand arbre vert,
je dirais notre amour, comme je désespère,
te retrouver un jour, si douce si gentille,
mais quand le bateau coule on ne voit plus la quille!
c'est un vent bénéfique qui souffle dans la plaine,
éparpille le temps et dissipe les haines,
le passé dépassé et le futur proche,
nous annonce la fin, tout n'était pas si moche..