Ces derniers jours, le staff élyséen s'efforce de promouvoir une "nouvelle nouvelle" image du président Sarkozy. Celle d'un homme serein, qui a pris du recul et de la culture.
1. Nicolas Sarkozy reste un caïd
Sarkozy contrôle son parti. C'est heureux pour lui. L'ouverture, si ntant est qu'elle existe encore, n'est qu'un affichage extérieure. Celles et ceux qui le troublent, le gênent, le menacent subissent ses foudres. Dati, Boutin, Karoutchi (incompétents gaffeurs), Villepin, Bayrou (gêneurs) en ont fait les frais, sans politesse ni mesure.
2.Sa politique ne changera pas.
Bouclier fiscal, réduction (et non pas réforme) des retraites, offre raisonable d'emploi, rafles de sans-papiers, , etc..; Rien ne change en Sarkofrance. Nicolas Sarkozy en fait une affaire d'honneur. Sous la vulgate radical-socialiste du Congrès de Versailles, le président maintient la pression contre les "niches sociales" (mais pas les niches fiscales), les "mauvais" déficits publics (et ignore le soutien aux plus précaires). Quand la TVA baisse dans la restauration, sans aucun engagement ferme d'embauche de la part du secteur, Christine Lagarde nous conseille d'aller manger chez Quick. Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI, suggérait la brioche...
Autre exemple du plan de comm', l'accent mis sur les prisons par le nouveau gouvernement : Nicolas Sarkozy, par sa politique répressive depuis 2002, est LE premier responsable de la surpopulation carcérale, une crise aggravée par les peines planchers votées dès août 2007. Et voici qu'un ex-socialiste, Jean-Marie Bockel, avocat de formation, devenu secrétaire d'Etat auprès de MAM à la Justice la semaine dernière, se dit préoccupé par la situation des prisons. Il s'est même rendu jeudi 2 juillet à la maison d'arrêt (surpeuplée) de Strasbourg, pour rappeler les deux (fausses et nouvelles) priorités gouvernementales : "Continuer à humaniser les prisons existantes", et "construire de nouvelles prisons."
3. Ses excès demeurent.
Remaniement, avion présidentiel, ou pantouflage de ses conseillers; Nicolas Sarkozy ne changera pas parce qu'il ne mesure pas ce qu'il devrait changer. Son nouveau Falcon 7X est luxueux à souhait. Nicolas Sarkozy ne s'en rend pas compte. Il n'avait aucun besoin légitime, en période de crise, de faire un tel investissement (50 millions de dollars X 2 avions). Mais c'est aussi l'avion des stars patronales. François Pinault a ainsi également reçu son nouveau Falcon 7X. Pour lui, l'appareil n'est que loué (par Artemis), et reste propriété de Lixxbail, un spécialiste du crédit-bail, et d’Oséo Financement. Oséo, la banque des PME... Son remaniement révèle aussi sa constance : un peu de "diversité" secondaire (Nora Berra, Marie-Luce Penchard), un coup de comm' (Frédéric Mitterrand), et quelques touches d'écologie (un second secrétaire d'Etat écolo, l'adjonction de l'Alimentation au porte-feuille de l'Agriculture), le tout sur fonds de fermeture.
4. Certains sont tombés dans le panneau
Il est de bon ton de dénoncer "l'anti-sarkozysme primaire" ou "pavlovien"; ça fait "gauche moderne et responsable". A dire vrai, on se fiche de Nicolas Sarkozy. L'homme est sans doute narcissique, violent, sympathique ou convaincant. Sa politique est détestable, son ambition dangereuse, son comportement sans charisme. Quand Denis Olivennes tresse une couronne de lauriers au chef de l'Etat, certains tombent dans le panneau. Laurent Joffrin, directeur de Libération, est tout heureux que Sarko 1er ait reconnu s'être injustement emporté contre lui lors de la conférence du 8 janvier 2008. ( "Pas seulement en raison de la considération que j'ai pour l'intéressé. Mais en raison de l'idée que je me fais de ma fonction"). Le socialiste Claude Bartolone résume bien l'attitude inverse : «J'ai eu surtout mal à mon Nouvel Observateur ce matin plutôt que je n'ai été surpris par le plan de com' de Nicolas Sarkozy».&alt;=rss