La collection Borghèse

Publié le 03 juillet 2009 par Louvre-Passion

Une exposition-dossier est présentée au département des antiquités grecques, étrusques et romaines à l’occasion de la sortie d’un ouvrage consacré à l’achat par Napoléon Ier en 1807 de la collection Borghèse  et de la mise en ligne sur le site du Louvre de la reconstitution numérique de la villa du même nom.

Les Borghèses sont une célèbre famille romaine dont plusieurs membres furent cardinaux et l’un d’eux fut même pape. Collectionneurs d’œuvres d’art, ils firent construire, entre 1613 et 1615, la villa Borghèse à Rome pour abriter leurs collections.

Au début du XIXe siècle, Camille Borghèse (1775 – 1832) épousa Pauline Bonaparte, sœur de l’empereur, et fut nommé en 1808 gouverneur du Piémont. L’empereur Napoléon qui voulait faire du Louvre le grand musée européen acheta en 1807 la collection de son beau-frère Camille Borghèse composée de 695 pièces. Comme les travaux du Louvre progressaient lentement seules quelques pièces furent exposées. Ce n’est qu’après la chute de l’empire que les caisses furent ouvertes et les pièces réparties dans le musée.

L’exposition-dossier nous invite à une promenade à travers les salles grecques, étrusques et romaines pour retrouver cette fameuse collection. Il y a notamment cette statue de vieillard en marbre noir dite « Sénèque mourant » (le philosophe stoïcien Sénèque ayant été le précepteur de Néron déplut à l’empereur qui lui ordonna de s’ouvrir les veines).


Un peu plus loin une « femme en prière entre deux colonnes ioniques » en porphyre rouge, cette statue plusieurs fois restaurée était placée entre deux colonnes ioniques dans la salle égyptienne de la villa.

L’une des pièces maîtresse de la collection est le fameux « Gladiateur Borghèse » sculpté à Ephèse, en Grèce, au 1er siècle avant notre ère, ce nu masculin est célèbre par le dynamisme de son attitude, que fait il ? Lance t’il quelque chose ou est il en train de se battre ? J’ai lu que le transport de cette statue jusqu’à Paris a été un véritable chantier. On lui construisit un char spécial, testé avec un chargement de boulets de canons pour vérifier sa solidité, dans sa caisse il était protégé par de la sciure de bois sèche. C’est en 1811 que les visiteurs du Louvre le découvrirent pour la première fois.

Je finis avec « l’hermaphrodite endormi » à qui j’avais consacré un article, un « être bisexué, doté d'un sexe d'homme et des formes voluptueuses d'une femme » selon la notice du Louvre. Cette copie Romaine d'un original Grec du IIe siècle avant notre ère fut découverte à Rome en 1608 et acquise par le Cardinal Borghèse.