La récente nomination de Christian Estrosi, certainement compétent sur certains sujets mais qui n’a jamais semblé s’intéresser aux questions industrielles, ne pouvait que laisser a minima un peu perplexe.
Malheureusement les mauvais nouvelles ont immédiatement commencé. Et la première concernen le groupe nucléaire Areva qui lors d’un récent conseil d’administration vient d’annoncer une série de nouvelles qui laissent pantois.
Tout d’abord, la part de l’État (a travers le CEA) recule, sans que ceci ait fait l’objet de la moindre annonce préalable, de 90 à 75%. En pleine période de retour a l’État, c’est bien la seule entreprise du monde qui va dans cette direction.
Plus encore, a qui cede-t-on ces 15 %. Une part va au japonais Mitsubishi, partage capitalistique raisonnable avec un acteur majeur du nucléaire.
Mais surtout une autre part est cédée a 2 fonds souverains du Golfe, Qatar et Abu Dhabi. États tout fait respectables, mais dont la présence dans l’industrie nucléaire reste ce jour a confirmer. Le prétexte officiel est la vlolonte de s’ancrer dans ces 2 États qui ont des projets nucléaires dans le futur. On se permet d’en douter. Mais surtout si on part dans cette direction, pourquoi ne pas céder 5% des parts d’Areva a chaque futur client, de la Lybie du Colonel Kadhafi a la Russie de Poutine un jour.
On croit rêver. Plutot que de développer des champions francais et européens, alors que le groupe est enlisé dans un projet en Finlande dont les catastrophes financières sont chaque jour plus catastrophique pour avoir refusé de s’allier avec EDF, c’est la fuite en avant. Plutôt Abu Dhabi que Alstom ! Plutôt le Qatar que Bouygues ou EDF !
On croit rêver. Qui contrôle encore la machine ? Laissera-t-on encore le fruit de 50 ans de politique industrielle française laissée a des intérêts privés ?
David Dornbusch
Secrétaire de la section socialiste de Fontenay sous Bois - Blog d’actualité politique de la 6° circonscription du Val de Marne (Fontenay sous Bois, Vincennes, Saint Mandé)