Pour cette expo, le FRAC a abattu des cloisons. Et c'est dans une immense salle vierge qu'il accueille " Suspens " de Cécile Bart.
Vierge, l'espace ne l'est pas resté longtemps avec cette artiste. Elle l'a complètement (et parfaitement) mis en vie. Des quadrilatères plans y flottent en apesanteur. Des quadrilatères qui se seraient échappés d'on ne sait quel tableau de Malevitch ou Mondrian et qui auraient pris des libertés de taille, de couleurs...
Une grande chorégraphie immobile. Un étonnant spectacle muet.
Et vous, vous circulez entre ces cadres métalliques, tendus de voile tergal peint, qui s'enchevêtrent élégamment, se bousculent sans se toucher, dégringolent sans tomber, dansent sans bouger...Au fur et à mesure que vous avancez, changent les teintes, les transparences, les opacités, les lumières, les volumes et les jeux de lignes. Déplacez-vous lentement. Arrêtez-vous. Reprenez votre marche...A tout moment se modifie la vision. Et regardez aussi les vides ! Ils jouent leur rôle.
Vous sentez combien l'artiste a travaillé ses couleurs sur ces étranges aplats en suspension. Combien elle a organisé le chaos de ces écrans, qu'elle a mis sur pause, le temps qu'on en jouisse...
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