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:: Karachigate

Publié le 02 juillet 2009 par Prinkipo
En son temps, un président des Etats-Unis, Harry Truman – bien placé pour en parler –, s’était esclaffé :
"Je regarde réellement avec commisération la grande majorité de mes citoyens qui en lisant des journaux, vivent et meurent en croyant qu’ils ont su quelque chose de ce qui se passait dans le monde à leur époque"
:: KarachigateEn effet, qui peut sérieusement arguer de disposer de trop d’informations ? Qui peut dire que la couverture est trop grande ?... En réalité, il semble bien que derrière l'apparente abondance, là où règne la supposée "surinformation", c’est la "sous-information" qui prévaut : d’une part, des événements important sont laissés dans l’ombre : le public croit disposer de l'essentiel, il n'accède en fait qu'au minimum. L'information diffusée, d'autre part, est "rétrécie" : elle existe, mais n’éclaire pas : la représentation de l’actualité y est figée, les commentaires y sont tronqués (ne retenant au mieux que les aspects secondaires), les explications y sont pauvres (privant les événements de leur épaisseur historique) : "nous savons qu’il se passe quelque chose, mais nous ne savons pas exactement ce qui se passe" (Quéré, Neveu)... :: KarachigateBien sûr, la cause de ce silence réside dans la logique capitaliste elle-même. Là où l'information n'est pas d’abord destinée à informer et à enrichir le débat public, mais à satisfaire des critères de rentabilité, il ne faut pas s’attendre à trouver grand-chose dans nos médias mainstream. La logique est connue : pour ne pas effaroucher le public, pour vendre au plus grand nombre, il sera proposé un discours moyen, consensuel, compatible avec les récit dominants, et avec juste ce qu'il faut de crédibilité ou d'impertinence pour sauver la face et maintenir la boutique en marche. Dans ce cadre, somme toute, les journalistes font ce qu’ils peuvent : ils voudraient faire autrement (il y en a !) qu’ils ne le pourraient pas. :: KarachigateMais la cause du silence est parfois aussi de nature politique. Ce silence alors ne témoigne pas seulement d'une incapacité à rendre intelligible l’histoire des événements ou à donner "le fin mot de l’histoire", il marque un refus des grands médias et de leurs responsables éditoriaux de bousculer l’ordre établi. Le silence qui entoure aujourd'hui le Karachigate, à mon avis, en est un bon exemple... Les temps sociaux sont durs, on les comprend : distribuer des pelles pour se faire tabasser ne constitue pas, à leurs yeux, une priorité... En attendant donc que l’affaire n’aie définitivement sombré dans l’oubli, il existe encore le net pour s’informer un peu. Je vous livre donc ici quelques liens qui m’ont paru éclairants :

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