Michel Platini n'a jamais caché son désaccord face à la surenchère des transferts. Durant la folle semaine où le Real Madrid avait recruté Cristiano Ronaldo et Kakà, pour un montant cumulé avoisinant les 160 millions d'euros. "L'enchaînement presque quotidien des transferts mirobolants au moment où le football européen fait face à de dangereux défis financiers m'interpelle. Cet engrenage pose de nouveau et de façon aigüe la question du fair-play financier et de l'équilibre de nos compétitions" lâchait alors le président de l'UEFA.
Une nouvelle réglementation ?
Quelques semaines plus tard, Michel Platini n'en démord pas. Pour lui, les sommes mises en jeu par le Real Madrid notamment mettent en péril l'équité entre les clubs et à plus long terme, le football dans son ensemble. "Est-ce que le club qui réalise d'énormes transferts à l'argent ou pas ? C'est ça la philosophie. Le transfert de Ronaldo, ça m'interpelle, mais si le Real a la caution des banques... A titre personnel je ne comprends pas qu'on puisse dépenser 90 millions d'euros pour un joueur. Ça me gêne. Mais je me souviens du transfert de Maradona de Barcelone à Naples. Ça devait être pour l'équivalent de 6,5 millions d'euros et on trouvait cela déjà indécent. Je pense qu'il y a quelque chose d'anormal là-dedans. Je n'aime pas tout ça et encore moins le fait qu'aujourd'hui on signe des contrats pour mieux les rompre. Mais je le répète, si les clubs ont l'argent, qu'est-ce que je peux faire ?"
L'ancien international tricolore n'a pas l'intention de baisser les bras pour autant et compte bien dresser des barrières pour éviter de grimper encore plus dans la démesure. "On fera quelque chose. On travaille là-dessus. Mais ça prendra un peu de temps. Peut-être deux ou trois ans. Je veux mettre en place des règles." L'hypothèse la plus envisageable pour limiter le prix des joueurs serait bien évidemment l'instauration d'une DNCG européenne. Un tel organisme pourrait ainsi contrôler les finances des clubs et éviter que ceux-ci déboursent des sommes qu'ils n'ont finalement pas dans leurs caisses. Mais comme l'assure Michel Platini, au vu de la réglementation européenne et des difficultés à harmoniser les envies et les exigences de tous, cela risque de prendre beaucoup de temps.
Source: Goal.com