Aujourd'hui, je comprends un peu mieux pourquoi même si, je me garderai bien d'affirmer que le livre est sans intérêt. Non. En fait, il est plutôt lent, ce qui ne serait pas forcément un défaut si cette lenteur ne s'accompagnait pas d'un manque total d'originalité au niveau de l'intrigue – la belle jeune femme blanche cherchant à savoir pourquoi sa mère a légué au détective une partie de sa fortune, lequel détective tombe vite amoureux de sa cliente - et d'un flou sur la photographie que l'auteur entreprend des rapports entre les blancs et les noirs à cette époque, aux Etats-Unis. Pas inintéressant en soi, ce dernier aspect ne m'a pourtant jamais convaincu dans sa mise en perspective. Un ton un peu trop vieillot apporté à l'ensemble ? Un mélange mal dosé entre roman noir et approche historique et social ? Difficile de mettre exactement le doigt sur ce qui n'a pas favorisé mon adhésion à la Route de tous les dangers.
Seulement pour ne rien arranger non plus, j'ai été surpris par la lourdeur de certaines phrases et, pour la première fois, n'étant pas un grand spécialiste de la question, je me suis franchement demandé si la traduction n'était pas parfois un peu bancale.
Je passe donc mon chemin sur les prochaines enquêtes de Smokey Dalton, avec regret quand même, parce que la matière était là. Dommage.
La Route de tous les dangers, Kris Nelscott, traduit de l'américain par Luc Baranger, Editions de l'Aube (Aube noire), 432 p.