Yves Jégo serait, dit-on, furieux d’avoir été éjecté et menacerait d’user de sa « liberté retrouvée ». Bigre ! On en tremble dans les chaumières et, certainement, à L’Élysée. Il l’avait oubliée sa chère liberté, et d’une façon fort courtisane, lors de son retour en métropole, rappelé par François Fillon au beau milieu des négociations qu’il menait alors dans les départements d’Outre-mer. Il paraît aussi que les patrons békés martiniquais lui en veulent d’avoir trop cédé aux grévistes. Par décision du monarque, une Ultramarine accède au poste de ministre en charge de son territoire. À quelles sirènes cédera-t-elle ? De ses engagements, on ne connaît guère qu’une obscure fonction de conseillère technique du Prince, une très grande discrétion sur les évènements de début d’année aux Antilles et une candidature malheureuse aux dernières élections européennes.
Si l’on peut reconnaître à Yves Jégo des qualités d’écoute, on ne va pas pleurer pour autant sur son sort. Son dépit prêterait même à sourire si la situation dans les départements d’outre-mer n’appelait pas à la gravité. Nicolas Sarkozy vient d’y distiller quelques promesses qui resteront pour l’essentiel sans suite et quelques discours, drapé dans des habits dont on a l’impression qu’ils ne sont pas les siens. Cela ne changera probablement rien…