Agriculture : vers une réduction de la consommation d'eau

Publié le 01 juillet 2009 par Benjamin Tolman


Montpellier, France - Des chercheurs du Cemagref (institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement) tentent de trouver un moyen de réduire la consommation d'eau dans l'agriculture. Leurs travaux s'orientent vers une technique d'irrigation qui a pour but de "valoriser chaque goutte".

0cm">Alors que l'agriculture absorbe aujourd'hui 70 % de l'eau douce consommée annuellement dans le monde, les chercheurs du Cemagref de Montpellier expérimentent une technique d'irrigation basée sur "un goutte à goutte enterré" pour réduire sensiblement cette consommation tout en augmentant la production alimentaire.
Comme l'a rappelé le Forum mondial de l'eau à Istanbul, l'eau, ressource précieuse et vitale, doit impérativement être économisée en raison de la forte croissance démographique mondiale mais aussi du réchauffement climatique.
C'est pourquoi les chercheurs tentent également de promouvoir, notamment au Maghreb, le goutte à goutte de surface pour remplacer les techniques d'irrigation classiques. Le goutte à goutte de surface qui consiste à poser les tuyaux à même le sol, a déjà fait ses preuves dans l'arboriculture comme dans le maraîchage. Cette technique d'irrigation "permet de réaliser une économie de 50 % d'eau par rapport à l'irrigation par rigoles, et de 15 % par rapport à l'irrigation par aspersion, couramment pratiquée en France" explique Sami Bouarfa, chercheur au Cemagref.
Toutefois, le goutte à goutte de surface empêche le passage d'engins de labour et de récolte sur les terres de céréales, d'où la nécessité d'enterrer les tuyaux. Les chercheurs expérimentent le goutte à goutte enterré depuis maintenant deux ans, et selon Pierre Ruelle, agronome au Cemagref, 10 % d'eau supplémentaires pourraient être économisés par rapport au goutte à goutte de surface.
"Ce n'est pas négligeable mais cela risque de ne pas suffire" souligne toutefois Sami Bouarfa. L'irrigation par rigoles étant à l'origine d'un très grand gaspillage d'eau douce, notamment au Maroc, il s'agit maintenant de convaincre les agriculteurs du pays de remplacer leurs systèmes d'irrigation par un goutte à goutte classique.  "Ce sont eux qu'il faut convaincre, car ce sont les plus nombreux et ils occupent les plus grandes surfaces. C'est là un vrai enjeu" insiste Sami Bouarfa.