Enfant de Fiv et l'effet "pièce du puzzle manquant"...

Publié le 01 juillet 2009 par Annekerjean
Fécondation in vitroTémoignage de S.
J'ai 20 ans et j'existe grâce à ce don. Mon frère aussi.
Depuis mon enfance, et même avant de savoir que j'étais un "enfant de fiv", la question des origines me préoccupe.
Personne ne devrait pouvoir juger à notre place, nous n'avons pas choisis la manière dont nous avons été conçus, et j'aimerai pouvoir dire sans avoir l'impression de mentir "voici mes origines, mon histoire, ma culture" car je pense que les "liens du sang" y jouent malgré tout un rôle ; en plus de celui exercé par ceux qui nous ont vu grandir, et cela m'est presque insupportable de voir que cette décision ne m'appartient pas, finalement, mais a été prise par des gens que je ne pense pas en mesure saisir notre ressenti.
Si la levée d'anonymat est permise, je ne souhaiterai pas connaître le donneur dans sa sphère privée et ne me sentirai aucunement comme sa fille (et malheureusement ceci a l'air d'être le fantasme de nombreux partisans du "contre"), eh bien non j'ai juste envie de savoir d'où viennent ces cheveux blonds, ces yeux verts et ces taches de rousseur que je ne retrouve nulle part dans toute ma famille du côté maternel, même si cela peut être angoissant pour les parents, il est sûr que s'ils ont su nous élever avec amour, le fait de connaître le visage ou par exemple quelques fragments de vie du donneur ne remettrons aucunement en cause les liens établis.
Malgré tout je suis consciente des dérives que cela pourrait entraîner, mais je pense qu'on ne peut pas juger à notre place notre ressenti et cela est le plus souvent fait par des personnes non concernées par la situation, qui ont en main toutes les cartes de leur généalogie et qui ne peuvent pas comprendre l'effet "pièce du puzzle manquant"...
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