Les prairies ordinaires / 88 p.
Pour certains, Dubaï est un symbole de réussite et de prospérité. Pour d'autres, il est l'exemple type de la décadence à l'occidentale. A Dubaï, tout est plus grand, plus clinquant et plus tape à l'œil que dans le reste du monde : les grattes-ciels, les centres commerciaux ou encore les hôtels. Car à Dubaï, le pétrole coule à flots ; du moins pour quelques années encore. D'une simple économie locale portée par la pêche de perles et, surtout, par la contrebande, Dubaï est devenue la ville des superlatifs qui « feraient passer pour de doux euphémismes toutes les extrapolations qu'a pu inspirer en cinq mille ans le mythe de Babel ».
Mais le revers de médaille fait mal. Pour construite tout ce joli rêve il faut des bras, de préférence bon marché et non syndiqués. Comme le rapporte Human Rights Watch, 880 ouvriers du bâtiment ont trouvé la mort sur leur lieu de travail, et ce seulement en 2004. De même, Dubaï refuse toujours de signer la Convention des Nations unies sur le droit des travailleurs migrants et les quelques manifestations qui ont pu avoir lieu ont rapidement été dispersées par une belle cohorte de casques et de matraques, le tout dans l'indifférence générale.