Roman : Vide qui Songe, par Peter F. Hamilton

Par Corwin @LR_Corwin

Dans un précédent billet, j’avais parlé d’un certain auteur dont je me méfiais. A l’inverse, il en est d’autres que je peux acheter les yeux fermés tant jusqu’ici ils ne m’ont jamais déçu : David Gemmell, Richard Morgan par exemple, mais aussi Peter Hamilton. Très impressionné par son “Dragon Déchu” (Bragelonne 2003), j’ai dévoré la saga “L’étoile de Pandore”. Or voici que se présente une trilogie : le premier tome  “Vide qui songe” est un véritable pavé ! Mais quel bonheur !!

“Au centre de notre galaxie s’ouvre le Vide”…. C’est sur ces quelques mots que commencent la description, sur le 4ième de couverture. Qu’est-ce que le Vide ? En fait, personne n’en sait trop rien : cela ressemble à un formidable trou noir autour duquel un mur infranchissable a été érigé. Pas moyen de voir ce qui se trame dans le Vide pourtant plus vieux que la plus ancienne des races de la Galaxie : les raïels. Il semble cependant qu’à l’intérieur de ce vide, des humains ayant développés de colossales aptitudes psychiques vivent sur une magnifique planète, Querencia, et qu’un homme émette des rêves qui sont relayés dans le Grand Commonwealth par un prophète, Inigo.

Derrière ce prophète, toute une religion est née : le Rêve Vivant. Des milliards d’individus y ont adhéré, des planètes entières en font partie. Quand Inigo disparait subitement, un nouveau théocrate, Ethan, décide de faire ce qu’Inigo n’avait (ou n’aurait?) pas voulu entreprendre : lancer un énorme pélerinage pour pénétrer dans le Vide. Pour cela, ils n’ont qu’une chance, qu’un seul moyen de rentrer en contact avec une entité du Vide, le Seigneur du Ciel, qui pourrait les guider : trouver le Second Rêveur, celui qui en l’absence d’Inigo, continue de relayer les songes du Vide.

Mais ce pélerinage est très mal vu par plusieurs races de la Galaxie qui craignent une soudaine expansion du Vide qui détruirait toute civilisation. De même, le gouvernement de la Terre au sein de l’ANA est divisé. Les dirigeants humains ne sont plus que des consciences chargées dans une matrice virtuelle. Là, ils ont eu tout le temps de s’organiser en factions dont les ressources sont phénoménales. Et les factions, les Progressistes ou les Conservateurs par exemple, ne voient pas du même oeil le Pélerinage.

Au sein du Vide, Edeard, jeune homme, se découvre un énorme potentiel psychique. Sa maîtrise de ses dons démontrent des capacités hors normes qui vont l’amener à vive beaucoup d’aventures. Au dehors, on découvre les errements de Corrie-Lynn (ancienne maîtresse d’Inigo), Araminta (jeune femme très ambitieuse), Aaron (mercenaire à la mémoire effacée) et le Livreur (même tonneau), Troblum (génial génie) etc., etc.

Si vous avez lu “l’étoile de pandore”, vous aurez déjà remarqué des ressemblances avec cette “Trilogie du Vide”. Et oui, Peter Hamilton réutilise son univers mais 1200 ans après Judas Déchainé. L’humanité a continué à évoluer (modification génétique, propulsion stellaire, immortalité, champ de Gaïa, etc etc). Il réutilise les Raïels, les Sylfens; on entend parler de la guerre contre l’arpenteur, d’Ozzie et de Nigel… Beaucoup de choses qui nous paraissent familiers…. dont Paula Myo.

Comme d’habitude, le monde est fouillé, l’intrigue tordu au possible, les personnages oscillent entre archétypes (les super-balézes qui ne se posent pas de question) et particuliers (Araminta, Edeard). Les paragraphes sont des fleuves, les chapitres interminables. Tout est décrit avec un sens fou du détail, l’auteur semble en être maniaque.
Bon alors, certes, il y a tout de même deux ou trois bricoles qui me déplaisent : l’escalade des technos, l’immortalité absolue, la capacité de charger son âme dans plusieurs corps… pour ne citer que ceux-là. Par contre, le mélange space-opéra, hard-science quand on est dans le Commonwealth, et Fantasy quand on est dans le Vide apporte une vraie richesse au récit.

Je ne vous en dirais pas plus pour ne pas trop vous en dévoiler sur le livre, paru chez Bragleonne l’été dernier. Un truc est sûr : que ça fait du bien de lire du Hamilton !! Vivement le prochain

Le site perso de l’auteur, c’est par ici : peterfhamilton.co.uk