Il n’y pas longtemps encore, Mirabaud le moustachu et très relativement distingué visionnaire et son ami Merz le psycho-rigide racontaient à qui voulait l’entendre que le secret bancaire avait encore de beaux jours devant lui en Helvétie.
On riait par ci par là mais on passait pour une variété d’oiseaux de type Cassandre. Il y a à peine quelques jours, la presse institutionnelle sérieuse et spécialisée, le Temps par exemple, assurait que des accords seraient trouvés aux USA contre paiement pour éviter que l’UBS ne doive remplir ses obligations légales de fraudeuse en série.
Et voilà que coup sur coup, on apprend que c’est le Crédit Suisse qui va se livrer de lui-même à une opération fiscale “mani pulite“ et que les poursuites US contre l’UBS ne seront en aucun cas abandonnées.
Pourquoi donc la presse suisse veut-elle à tout prix faire accroire qu’un accord est possible, alors que cette hypothèse relève de l’absurde et surtout ne colle en rien avec la nouvelle politique du gouvernement US ? quel intérêt celui qui a toutes les cartes en main pour gagner a-t-il de passer son tour ? que veut-elle prouver cette presse, qui veut-elle ménager ?
Étrange ballet peu professionnel en tous cas et surtout addition de sottises crasses en très peu de temps qui ferait rater son bac à une vache espagnole inscrite au CRFJ.
A ceci ajoutons quand même que les milliards de pertes continuent de pleuvoir sur l’UBS qui a dû faire appel en catimini (le communiqué de presse a été mis en ligne la nuit vers 23 h 45) à des investisseurs amis qui ont été d’accord de prendre ferme pour 4 milliards environ d’actions nouvelles à Fr 13.– l’unité, histoire de mettre un peu d’eau dans les tuyaux.
Des tuyaux percés s’il en est puisque l’argent des clients continue plus encore qu’avant de filer ailleurs, là où on fait ce qu’on dit et on dit ce qu’on fait, même sans génie. L’UBS est bientôt une forme modèle de nouveau concept, la banque sans clients, sauf évidemment les clients débiteurs et surtout débiteurs douteux. Un concept en déséquilibre parfait.
Il y a un entêtement politique à vouloir continuer de faire voler (fliegen donc ) l’UBS comme un Airbus moderne alors que c’est un coucou foutu qu’on devrait se dépêcher de démonter pour le vendre par pièces détachées.
Car sur le marché de l’occasion, il y a quelques services performants encore qui pourraient en intéresser plus d’un.
En revanche, ce qui est certain, c’est que les guignols de la Bahnhofstrasse ont ruiné à jamais l’image que la banque aux trois clés a mis des décennies à forger, et que par voie de conséquence sa valeur boursière et son goodwill sont définitivement amortis.
Quant au fameux secret bancaire en matière fiscale, honteux, il a dû prendre en douce le vol de Yemenia Airways, sachant qu’il se perdrait à jamais au large des Comores, là où depuis la Bahnhofstrasse on ne l’entendra pas crier.