Nous avons classé cet article dans la catégorie “Inde”, mais en réalité l’Île de North Sentinel fait à peine partie du monde tel qu’on le connait.
Elle se situe à peine à 40 km de l’île Andaman du Sud, mais North Sentinel héberge sans doute la tribu la plus isolé de la planète. Ses habitants sont férocement indépendants et évitent toutes les tentatives faites pour entrer en contact avec eux, même si en 1991 quelques-uns ont été suffisamment intrépides pour accepter quelques noix de coco de représentants indiens officiels venus sur l’île. Ils survivent dans leur mode de vie de chasseurs-cueilleurs, armés d’arcs et de flèches dont les pointes métalliques ont été faites à l’aide de débris ramenés sur leurs côtes par la marée.
Personne ne sais combien de personnes vivent sur cette île - le recensement de 2001, réalisé à l’aide de photos aériennes, en a dénombré 39, mais les estimations vont jusqu’à 400. Ce que l’on sait en revanche, c’est que le tsunami de décembre 2004 a eu un impact désastreux sur la plupart de la région de l’Andaman, et North Sentinel n’y a pas échappée comme vous pouvez le voir en comparant ces deux images:
La première photo est tirée de Google Earth et a été prise avant le tsunami (autour de 2000). La seconde photo a été prise en avril 2005 par le satellite Proba de l’Agence Spatiale Européenne, et montre que de nombreux récifs protégeant l’île ont été détruits, exposant de grandes zones coralliennes et endommageant le superbe lagon.
Le gouvernement indien, inquiet du sort des Sentineles (ou Sentinelles), a envoyé là-bas un hélicoptère pour constater les dégâts. Ils ont trouvé des survivants, en bonne forme puisqu’ils les ont accueilli en jetant des pierres et des flèches sur l’appareil lorsqu’il descendait à leur portée. Il reste à savoir comment les insulaires vont réagir fasse à ce bouleversement de leur écosystème, mais en tout cas ils pourront le faire en paix puisque le gouvernement s’est engagé à ne plus essayer des les contacter ou des les “assimiler”.
Plus d’informations sur la Wikipédia et le site anglophone EVS-Islands, qui propose une excellente carte.