Depuis quelques jours, les martinets sont en liesse dans les rues du centre-ville et le soleil déjà lourd échauffe l’atmosphère dans le matin. J’aime les cris des martinets, ils me ramènent aux rues de Lyon à l’époque où mon frère et moi finissions l’année scolaire dans notre chambre d’étudiant. Le martinet est un oiseau qu’on n’entend qu’en ville, dans les soirs chauds d’été.
Et pendant ce temps-là, dans la campagne, le long des sentiers, les blés ont déjà pris la blondeur d’été et leur tête incline sous le vent en meme temps que j’écrase les pédales du VTT. Le bruit fin du dérailleur et le chant de la chaîne accompagnent la mélodie de juin. C’est la fin d’une période de travail intense. Le temps du Pélican qui, selon le mythe, n’a plus rien dans le ventre ou le foie pour nourrir ses enfants.
Dans le feu de
l’été, Prométhée panse ses blessures et se refait un foie tout neuf, en se disant que l’été est bien long avant qu’il ne remonte en haut du Caucase et
que les coups de pédale, les foulées sur le sentier, les bains de mer finiront bien par reconstituer « le stock » à donner en pâture à la
rentrée prochaine, à de petits aigles qu’il trouve de moins en moins affamés !