La réclusion à perpétuité assortie d'une période de sûreté incompressible de 22 ans a été requise ce mardi 30 juin à la cour d'assises de Paris contre Youssouf Fofana, principal suspect de l'assassinat du jeune juif Ilan Halimi en 2006. C'est la peine maximale prévue par la loi pour ces faits. Chef présumé du "gang des barbares" de Bagneux dans les Hauts-de-Seine, Youssouf Fofana a reconnu lors du procès ouvert fin avril avoir tué Ilan Halimi en 2006 après 24 jours de séquestration.
L'avocat général Philippe Bilger a par ailleurs demandé deux peines de 20 ans de réclusion contre des hommes présentés comme ses deux lieutenants principaux et neuf peines allant de dix ans à 15 ans. Contre le reste des accusés, qui sont 26 au total, l'accusation recommande des peines inférieures, dont plusieurs de prison avec sursis. Elle suggère deux acquittements. Le verdict est attendu le 11 juillet. Philippe Bilger retient le scénario du crime à mobile antisémite, que contestait en 2006 le parquet.
Ilan Halimi avait été enlevé le 20 janvier 2006 à Sceaux (Hauts-de-Seine), où il avait été attiré dans un guet-apens par une jeune fille servant d'appât. Il a été détenu nu, aveuglé et entravé durant 24 jours dans un logement puis une cave d'un immeuble de banlieue. Après de vaines négociations avec sa famille, qui avait prévenu la police, autour d'une demande initiale de rançon de 450.000 euros, il a été tondu, poignardé et brûlé à l'essence, puis laissé pour mort près d'une gare RER dans l'Essonne. Il est décédé lors de son transport à l'hôpital.
Il s’agissait de l’un des pires crimes de haine antisémite qu’a connu la France. C’était parmi les exemples de crimes particulièrement significatifs parce qu'ils n'ont rien à voir avec Israël ou le sionisme. Ils prouvent la fausseté de l'idée selon laquelle ce n'est pas la haine des Juifs qui motive certains mais leur contentieux avec Israël, idée popularisée par d'éminents universitaires comme John Mearsheimer et Stephen Walt, auteurs du best seller de 2007 "Le lobby pro israélien".
Ce crime antisémite abominable a montré que les juifs ne sont plus en sécurité en France .Les français en général ont peur de se poser les bonnes questions: comment imposer les règles de la République, la sécurité dans les cités, la laïcité et le respect des lois surtout à des personnes très majoritairement religieuses.
La France qui rédige les Droits de l’Homme et du Citoyen, la France, qui invente le concept de République Démocratique, la France des Lumières, la France, de Voltaire, de Diderot, de Zola, de Maupassant, de Molière, la France, qui est le pays européen qui a le plus sauvé de juif a l’époque de la Seconde Guerre Mondialefait face aujourd'hui à la monté de l'antisémitisme comme résultat direct de l'immigration qui a enfanté ces montres , les Dieudonné, Kémi Séba et Fofana...
Dès 1944, les survivants de la Shoah revenus en France tentent d'oublier leur cauchemar pour retrouver une vie normale. En 1962, des centaines de milliers de rapatriés d'Algérie arrivent en métropole, y compris des Juifs d’Algérie (Oran, Constantine et Alger). Puis, des Juifs du Maroc, de Tunisie et d'Egypte. En 1967, Israël est menacé de disparition par les pays arabes.
Dans les années 1990, soit cinquante ans après les collabos capitulards de Vichy et leur idolâtre bouffonnerie pétainiste, la France reconnaît, enfin, sa co-responsabilité dans la Shoah .Et aujourd’hui, en ce début de 21e siècle, presque personne ne semble réaliser qu’en France et ailleurs, un nouvel antisémitisme, une nouvelle judéophobie, se développe toujours plus, dans l’indifférence quasi générale. L’affaire Ilan Halimi est ici pour le rappeler.
Ftouh Souhail