BLACK BAZAR
Je crois que c'est le premier roman africain que je lis où j'ai noté autant d'humour et que j'ai dévoré précisément pour cela, et qu'est-ce que ça fait du bien! Il rejoint en cela la truculence de la série des Aya de Yopougon, dans les dialogues en particulier:
"Alors n'ouvre la bouche que lorsque ce que tu dis est plus beau que le silence, merde!" (
Etant en total accord avec la quatrième de couv'...
Présentation de l'éditeur
"Le héros de Black Bazar est un dandy africain de notre temps, amoureux des cols italiens et des chaussures Weston, qui découvre sa vocation d'écrivain au détour d'un chagrin d'amour. Naviguant entre complainte et dérision, il brosse avec truculence un tableau sans concession de la folie du monde qui l'entoure.
Tour à tour burlesque et pathétique, son récit va prêter sa voix à toute une galerie de personnages étonnants, illustrant chacun à leur manière la misère et la grandeur de la condition humaine. Un roman à la verve endiablée, tournant le dos aux convenances et aux idées reçues, par l'une des voix majeures de la littérature francophone actuelle."
... je n'en rajouterai pas plus, à part qu'ils ont omis de préciser que l'histoire se déroule à Paris et que cette "galerie de personnages étonnants" est principalement composée de cette communauté parisienne issue de l'immigration, et c'était un réel plaisir de se sentir comme une petite souris au milieu de ce monde vivace et bavard, ces gens qui "disent les choses comme ils les pensent et les voient", quitte à aligner des propos décousus, tel l'épicier arabe (dont j'ai adoré le personnage!), et qui enrichissent notre vision de leur univers de plusieurs points de vue.
Notre narrateur, fessologue attitré (ses réflexions autour de cette thématique sont désopilantes)!, largué par sa compagne et se servant de l'écriture comme thérapie, nous régale de ses observations, autant sur son entourage proche que sur ses souvenirs du pays (en l'occurence, le Congo).
Un extrait qui a parlé à ma PAL
"Moi je croyais que les gens avaient souvent peur d'entrer dans une librairie au risque d'en ressortir avec un livre qu'ils ne liraient pas et de voir les personnages de cette oeuvre les poursuivre dans leur sommeil pour les mettre devant leurs responsabilités."
Une belle image de l'écrivain:
"un écrivain est un artiste, c'est un peintre des mots..."
On rit (beaucoup), on est touché, on réfléchit, le ton est d'une justesse implacable, dommage pour la fin un peu hollywoodienne mais bon...
Un auteur dont je lirai très volontiers les autres livres, son humour, sa verve et son style sont tout simplement irrésistibles!
L'auteur
Alain Mabanckou est né en 1966 au Congo-Brazzaville. Professeur de littérature francophone à l'université de Californie-Los Angeles (UCLA), il est notamment l'auteur de Verre Cassé et de Mémoires de porc-épic (prix Renaudot 2006).