Cherchant le vide à plein regard
et que les nuages en passant m'effacent
comme ils font à perte de ciel
lent relâche pour la pensée
l'oubli de moi ouvre sur moi
Ludovic Janvier, Bon d’accord allez je reste, Éditions Inventaire/Invention, p. 9, lire l’intégralité du texte ici
Mais la Loire ! […] La voix qui est dans ce mot : Loire, l’ensemble d’échos qu’il réveille, c’est un bouquet, c’est une bouchée sonore presque sans fin dans le français. Une des plus riches en tout cas. Qu’est-ce qu’on entend, articulé par la diphtongue grande ouverte ? Tout un appel d’harmoniques au travail : on entend soir, plus ou moins nettement, on entend hoir, drôle d’héritage que cette eau, à propos d’eau courante on entend lavoir, on entend, de loin il est vrai, loir (la bête), de tout près on entend Loir (la rivière), on entend miroir, on entend terroir, on entend moire évidemment, on entend gloire. Bon, assez de preuves. Ou plutôt encore une. Je m’arrête à boire, car à rôder de ce côté devinez ce qu’on trouve : on nomme boires, en pays de Loire, les eaux dormantes formant pièges où les nageurs (s’il y en a) et les barques courent le risque de s’engloutir, attirés par le faux calme […]
Ludovic Janvier, Des rivières plein la voix, promenade, L’Arbalète/Gallimard, 2004, p. 85
Après la pluie vacance de cristal
brindille au bec un oiseau fend le bleu
on respire à cœur un envoi d'herbe
émané de la dernière eausoleil cru
œil de silenceon est fendu par la frontière
entre balance et suspens
le secret s'avance d'un pas
le jour se lève sur parler
Ludovic Janvier, Une poignée de monde, poèmes, Gallimard, 2006 et Bon d’accord allez je reste, Éditions Inventaire/Invention, p. 9, lire l’intégralité du texte ici
Bio-bibliographie de Ludovic Janvier
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