Si le problème est en partie réglé en France, il n’en va pas du tout de même en Belgique où aucune avancée concrète n’a été enregistrée jusqu’à ce matin, sinon du blabla et des bonnes intentions purement administratives. Rien de rien sur une augmentation du prix payé au producteur.
Les producteurs belges de lait n’en peuvent plns. Leur situation est bien plus grave qu’elle ne le fut en France car le prix du litre qui leur est « offert » a chuté de 50 pc en un an (contre 30 en France), passant de 36 centimes à 18-19 pour un prix de revient supérieur à 35. Autrement dit, la super cata.
Tout comme ici en France, la grande distribution et ses « hard-discounters », l’Europe, sa PAC et ses quotas, sont accusés de tous les maux. Mais au royaume de Belgique, il n’y a malheureusemnt pas que cela.
La faute de cette déglingue incontrôlée et anarchique revient en grande partie à la complexité de la structure fédérale de l’Etat qui compte pas moins de trois ministres de l’Agriculture depuis 2001, quand ce domaine a été régionalisé à la demande de la Wallonie : un fédéral qui n’a quasi rien à dire et encore moins à décider sur la filière « lait » et deux régionaux (un Flamand et un Wallon) chez qui sont logées la plupart des compétences.
Quand vous saurez que Wallons et Flamands ne s’accordent pas sur une position commune que le pays pourrait exprimer d’une seule voix face à l’omnipotente Fédis (fédération de la distribution) ainsi qu’au niveau européen, vous aurez compris que l’inefficacité règne en maître dans la gestion de ce problème. En France, les autorités parlementaires et gouvernementales ont pris le taureau par les cornes (sans jeu de mot, le sujet est grave) en décrétant diverses mesures pour le contrôle des prix du lait. En Belgique, la ministre fédérale de l’agriculture, Sabine Laruelle (MR) n’a pu que mettre sur pied un « observatoire des prix » qui réunit des fonctionnaires et des experts.
Début juin, après d’âpres négociations avec les transformateurs et les distributeurs, les producteurs français ont obtenu une réévaluation « substantielle » du prix de leur produit (payé 28 centimes/litre). On en est encore loin en Belgique.
A quand une prise en charge efficace et coordonnée de ce grave problème par les autorités politiques en Ubuland ? Avec des règles qui permettraient de fixer de manière juste le prix du lait aux fermiers ? Un peu comme on le fait pour les carburants et les combustibles. Douce illusion.
.
Photo ©FrançoisE – 24 mai 2007
ééé
ééé