Le Québec est réapparu dans le radar du Canadien. Ce n'est pas trop tôt! Trois jours après avoir fait de Louis Leblanc son premier choix au repêchage québécois en 11 ans, le Tricolore a annoncé lundi la nomination de Guy Boucher au poste d'entraîneur en chef de son équipe école de Hamilton.
Premier Québécois à obtenir ce poste depuis Michel Therrien, qui avait dirigé les Canadiens de Fredericton et les Citadelles de Québec durant plus de trois saisons avant de se retrouver derrière le banc du Tricolore, le nouvel entraîneur des Bulldogs a été présenté à la presse de Hamilton à l'heure du midi, puis aux médias de Montréal en début de soirée.
Âgé de 37 ans (il célébrera son 38e anniversaire de naissance le 3 août), Boucher montre une feuille de route bien remplie dans les rangs juniors. Il a dirigé durant trois ans les Voltigeurs de Drummondville, qu'il a menés au cours de la dernière saison au championnat de la saison régulière ainsi qu'à une première conquête de la coupe du Président, emblème du championnat des séries dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
Avant son séjour à Drummondville, il avait été entraîneur adjoint durant trois saisons avec les Huskies de Rouyn-Noranda et durant trois aussi avec l'Océanic de Rimouski avec qui il avait contribué également aux conquêtes du trophée Jean-Rougeau (champion de la saison régulière) et de la coupe du Président.
Vanté par Quinn et Crosby
Boucher possède aussi une vaste expérience sur la scène internationale. Il a œuvré en qualité d'entraîneur adjoint avec l'équipe canadienne des moins de 18 ans qui a remporté la médaille d'or aux championnats mondiaux de 2008. Il avait occupé le même poste en 2006 ainsi qu'au tournoi commémoratif Ivan Hlinka présenté en République tchèque, en 2007.
Lors de la période des fêtes cette année, il faisait partie du personnel d'adjoints de Pat Quinn, qui a conduit le Canada à une cinquième médaille d'or consécutive au championnat du monde junior disputé à Ottawa.
Ses compétences lui ont valu les compliments à l'échelle nationale de Quinn, qui a vanté notamment ses stratégies efficaces de l'attaque massive.
Pour sa part, Sidney Crosby a souligné son nom parmi les personnes ayant contribué à l'essor de sa carrière après avoir remporté la coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh, il y a près de trois semaines.
Boucher est un enseignant et un étudiant du hockey. Il est fin psychologue en plus. «Son intelligence est la première chose qu'on remarque quand on fait sa connaissance», a commenté Bob Gainey.
«C'est un entraîneur d'avenir qui créera un impact positif sur nos jeunes joueurs.»
Julien BriseBois a été tout aussi élogieux.
«Guy faisait partie d'un excellent groupe de candidats, a dit le directeur général des Bulldogs, qui a également rencontré Pascal Vincent, du Junior de Montréal, et André Tourigny, des Huskies de Rouyn-Noranda.
«J'ai dit aux candidats qui n'ont pas été retenus qu'ils avaient fait de très bonnes entrevues, de continuer à persévérer et que leur tour viendrait un jour. Ce sont des entraîneurs compétents.»
Mais Boucher partait vraisemblablement avec une longueur d'avance.
«C'est un être vraiment spécial, a continué BriseBois. On ne pouvait pas le laisser passer.»
Une chose à la fois
La preuve est que d'autres organisations de la Ligue nationale avaient approché Boucher. Qu'est-ce qui a fait pencher la balance en faveur du Canadien?
«J'ai été impressionné par son professionnalisme et sa classe quand j'ai rencontré Bob Gainey et Julien BriseBois, a répondu Boucher.
«C'est une belle opportunité qui s'offre à moi.»
Sans doute mais on n'a pu s'empêcher de jouer les avocats du diable. Réaction de journaliste, que voulez-vous?
Quand on regarde la liste des anciens entraîneurs francophones du Tricolore qui ont connu du succès avec d'autres équipes de la Ligue nationale après leur passage à Montréal, Boucher n'aurait-il pas été mieux de faire ses classes avec une autre organisation?
«Je ne pense pas à la Ligue nationale pour l'instant, a-t-il fait valoir. Je me concentre sur ce qui m'attend dans la Ligue américaine. Je m'attarde au présent.»
Contrairement aux entraîneurs qui l'ont précédé à Hamilton, Boucher pourra s'entourer de deux adjoints, au lieu d'un seul. Il s'adjoindra probablement les services d'un ancien joueur professionnel. Il rencontrera Sergio Momesso qui a travaillé la saison dernière comme consultant sous la direction de Don Lever et de Ron Wilson, eux-mêmes d'anciens joueurs.
Un mot à dire dans la sélection de Dumont
Par ailleurs, Boucher pourrait retrouver parmi ses joueurs, l'hiver prochain, Danny Massé, attaquant des Voltigeurs qui s'est joint à l'organisation du Canadien à titre de joueur autonome, au printemps.
Dans le même ordre d'idée, il a eu un mot à dire dans la sélection de Gabriel Dumont, un autre de ses anciens protégés à Drummondville, lors de la cinquième ronde du repêchage, samedi dernier.
Boucher ne tarit pas d'éloges à l'endroit de Dumont que Trevor Timmins compare à Maxime Talbot.
«Chaque année, on procède à des examens de sociométrie dans notre équipe à Drummondville, a-t-il raconté. Cette année, notre cueillette d'informations a indiqué que Gabriel figurait parmi ceux qui exerçaient le plus grand impact dans nos troupes, malgré son jeune âge (18 ans).»
Boucher connaît aussi très bien Louis Leblanc, qu'il a eu sous ses ordres aux championnats des moins de 18 ans. «Dumont et Louis sont deux joueurs de caractère, a-t-il affirmé. Quant à lui, Massé est un joueur polyvalent.»
(Source : CorusSports)